Alger, chef de file masqué des putschistes du Sahel

Alger, chef de file masqué des putschistes du Sahel


par Chekib Abdessalam



Le Nigeria vient de couper les approvisionnements en électricité au Niger. La situation est trés proccupante. Des centaines de ressortissants étrangers ont été évacués précipitament.

Alger, avant-pendant et aprés Moscou

Selon le président de la République choisi par la junte d’Alger, Abdelmajid Tebboun, “L’Algérie aspire à un partenariat Afrique-Russie mutuellement bénéfique pour un ordre mondial juste”.

En effet, l’APS (agence de presse d’État algérienne) précise que “Le président de la République a affirmé, vendredi lors des travaux du sommet Russie-Afrique, que l’Algérie aspirait à un partenariat afro-russe fort et mutuellement bénéfique, à même de permettre l’émergence d’un ordre mondial juste, mettant en avant les efforts importants de l’Algérie visant à soutenir le développement en Afrique, notamment en limitant l’endettement et en développant les infrastructures dans plusieurs pays du Continent.”

Le président russe, Vladimir Poutine, a indiqué que l’Algérie aspirait à un “partenariat afro-russe fort et mutuellement bénéfique, à même de permettre la réalisation des aspirations et attentes de nos peuples à davantage de progrès et de développement, et l’émergence d’un ordre mondial juste, basé sur le respect des principes du Droit international et du multilatéralisme”.

“Il est impératif d’aider l’Afrique, en premier lieu, à surmonter la crise d’endettement et faciliter l’accès aux crédits de financement”, au moins avec les mêmes conditions imposées à d’autres pays, a-t-il ajouté.

etc.

L’Algérie œuvre, également, dans la même démarche de développement continental, précise le président algérien,“à la concrétisation de projets pour les Etats voisins, à l’instar de la route de l’unité africaine reliant le Mali, le Niger, la Tunisie, le Tchad sur 10.000 km linéaires, ainsi que la route Tindouf (Algérie)-Zouerate (Mauritanie) sur une distance de 800 km”.

Savez-vous que le chantier de la route nationale n°1 appelée aussi transaharienne a débuté en 1968 au sud de Ghardaïa puis fut faussement inaugurée en juin 1978 par le président colonel Mohamed Boukharouba, alias Houari Boumedienne, alors qu’elle ne sera toujours pas terminée à ce jour, cinquante ans plus tard, aprés avoir englouti des sommes pharamineuses du budget secret de la Défense puisque pendant plus de trente ans ce chantier était “réalisé” par l’armée algérienne ANP, puis il semblerait qu’il soit donné à une entreprise chinoise à ce jour mais toujours pas achevé.

L’agence presse service poursuit : “Après avoir affirmé que la coopération afro-russe “a franchi de grands pas depuis la solidarité de la Russie par le passé avec les pays africains dans leur lutte contre le colonialisme, jusqu’à la volonté commune, affichée aujourd’hui, en vue d’édifier un partenariat politique et économique fructueux”, le président de la République a précisé que les Africains attendent de la Russie une contribution aux efforts de développement dans le continent.“etc.

Ainsi, le président du régime politico-militaire mafieux algérien s’affiche en représentant auto-proclamé de l’Afrique, de l’Union Africaine et surtout en porte-parole des juntes au pouvoir dans la zone sahélo-saharienne sous influence. En s’érigeant leader d’un partenariat afro-russe, ce dernier oublie les déclarations officielles de son État quant à la libération du président Mohamed Bazoum et au retour à la légalité constitutionnelle au Niger à la suite du putsch du chef de la garde présidentielle menacé de perdre son poste. Le chef de l’État d’El-Mouradia semble avoir la mémoire courte ou bien s’accomoder de tout et son contraire.

Aprés, ce dernier se lance dans une réthorique habituelle sur la “marginalisation de l’Afrique” sans oublier de mendier à son tour “pour atténuer l’impact de l’endettement et bénéficier d’un financement équitable et durable pour les programmes de développement”. Où sont donc passées les grandes révolutions socialistes, révolutions agraires, pastorales, les industries industrialisantes, et les grands desseins rabachés à tue-tête pendant des décennies aprés les indépendances ? Envolés, partis en fumée, où sommes-nous toujours au paradis sans le savoir ?

Le caractère stratégique des relations algéro-russes mis en avant

Le locataire d’El-Mouradia parle de “partenaire stratégique”, lorsqu’il s’agit de la Russie. Pourtant, comme ses homologues des juntes sahéliennes n’a-t-il pas acheté à coup de milliards de pétro-dollars du matériel et de l’armement russe souvent déclassé, obsolète. L’Algérie serait le deuxième partenaire commercial de la Russie sur le continent africain. Combien de matériel roulant, blindé ou de l’aviation est sur cale, immobilisé ou sans consommable et pièces détachées que d’ailleurs la Russie elle-même serait en peine de fournir au regard de la situation engendrée par la guerre en Ukraine.

La junte du Mali des cinq colonels est aussi exemplaire à ce sujet. En effet, aprés de grands effets d’annonce, de nombreux aéronefs serait immobilisés dans la principale base aérienne militaire prés de Bamako, pour les mêmes raisons.

En écoutant le locataire de la régence d’Alger pérorer sur la lutte contre le colonialisme et l’autodétermination, on se croirait au vingtième siècle, il y a 70 ans. Ainsi, ce ne sont pas que les matériels militaires russes qui sont obsolètes mais aussi le discours et la réthorique complètement anachronique, obsolète. Pour Alger, le temps s’est arrêté en 1960 ou en 1970. Une glaciation étrange à l’heure du réchauffement climatique.

Un tel anachronisme possède une grande vertu, il a cela de trés pratique : à savoir que, si le temps ne s’est pas écoulé, et si de plus, persiste l’existence d’un ou plusieurs ennemis extérieurs, on est donc pas comptable du bilan de 70 années d’indépendance et, en tout état de cause, on peut toujours indéfiniment rejeter la faute sur l’autre.

Le fait de s’adonner régulièrement au complot, au clanisme ou au putsch, militaire ou institutionnel, permet de ne jamais rendre compte de ses propres actes. Toute critique, toute autocritique et toute analyse, positive ou négative, peu importe, est abolie. On s’en sort toujours la tête haute, même si le compte n’y est pas. Voici la dérive qui aura emporté tant de jeunes et moins jeunes des États-nations créés de toute pièce. Ces États, au-delà d’une démagogie lanscinante et superficielle, se seront à la fois exhonérés des vertus ancestrales et de la rigueur moderne d’un management rationnel, honnête, ou objectif ancré dans son temps et projeté vers le futur. Quelques uns auront accompli autant que faire se peut ce noble périple, cette grande marche, mais ils demeurent l’exception. Aujourd’hui, quelques pays africains commencent à briller par leur absence du grand marécage de la sphère malade des zones où évolue le fléau du coup de force ou de la dictature militaire, tant celle qui dit son nom que celle qui prétend le contraire. Pour exemple, une étoile chérifienne qui brille au firmament. Un peu de poésie dans un monde de brutes.

Alger est un exemple type de ceux qui louvoient dans ce marécage nauséabond. Pourtant le représentant de la junte des généraux des Taggarins, d’El-Mouradia et de Dély-Ibrahim, chimère à trois têtes hors du temps, hors sol, hors la loi, conclut inmanquablement son discours en se félicitant, en autocongratulations peu honteuses, fières de sommeiller dans la nuit des temps, au confort des ténèbres et des fumées de carbones et autres polutions du pétrole sur l’ensemble de la planète, en surface, dans l’athmosphère, une mixture toujours irradiée pour 24000 ans au moins par le nucléaire militaire franco-israélo-algérien.

Campant sur le terrain du registre dythirambique, de l’autosatisfaction, celui qui se prétend chef de file du continent et d’une révolution ayant largement dépassé sa date de péremption, continuera à s’alimenter au lait en boite ou en poudre, avarié, ou aux céréales Ogm d’importation voire locales, aux salades de fruits au glyphosate ou autres pesticides au mépris de toute règle de sécurité alimentaire et du vivant.

Serait-ce ainsi qu’Alger défendrait les causes justes, tout en fermant les yeux sur les fuites de capitaux, la fuite des cerveaux, l’immigration clandestine, la pauvreté, le désastre environnemental et sanitaire ?



Alger : ménager la chèvre et le chou


Alger a toujours été double : c’est à dire qu’elle a toujours pris soin de ne pas se montrer sous son vrai jour. À tel point, qu’il reste peut-être, rien n’est moins sûr, encore quelques doux rêveurs qui pourraient croire à cette Alger capitale de la révolution mondiale cinquante ans aprés malgré un bilan désastreux à tous les niveaux, économique, politique, social, sociétal et culturel.

Hypocrite, Alger aura toujours trompé les autres sur ses intentions, ses sentiments mais aussi sur ses actes. Même à l’époque des conférences afro-asiatiques et autre festival culturel panafricain, les mouvements qu’elle aura hébergés comme, par exemple, les Black Panthers, seront de fait assignés à résidence entre leur domicile et le salon de thé du centre ville dont ils auront usé les cuirs pourpres et confortables à longueur de journées oisives interminables. Eldridge Cleaver en personne finira comme bien d’autres par quitter Alger en froid glacial avec les dirigeants d’un régime politco-militaire bananier. Pour l’histoire, Che Gévara en visite officielle à Alger aura déjoué les règles du protocole pour passer son temps à la casba et dans les cafés des quartiers populaires seul sans garde. Idem pour les Palestiniens et pour bien d’autres.

La sournoiserie sera alors poussée à son comble lorsque en 1967, entre autre agenda, le chef d’État major donnera son aval accompagné de toute autorisation administrative requise au nom de son mentor le colonel Mohamed Boukharouba, alias Houari Boumedienne, pour garantir facilité et mobilité aux savants et techniciens israéliens qui procèdent avec leurs homologues français depuis le 13 février 1960 aux mises au point des bombes atomiques (17 explosions équivalentes à plus d’une trentaine d’Hiroshima ou Nagazaki) et autres essais chimiques, bactériologiques, biologiques, nucléaires athmosphériques, souterrains ou de surface tels que les “épandages de surface ou dispersion” de plutonium (au moins une cinquantaine) … en toute latitude, attestés par des documents officiels de l’“État” algérien, de la hiérarchie militaire ANP, de la présidence et des Affaires étrangères, sans la moindre compassion pour les victimes innombrables.

En outre en 1967 : oui, vous avez bien entendu en 1967, l’année de la guerre des 6 jours quand Boumedienne envoyait des militaires combattre sur le front au côté des égyptiens et autres parangons de l’hypocrisie et du mensonge ultimes, suprême feinte des opinions publiques, des bombes atomiques venaient d’exploser au Sahara sous la surveillance des avions de l’US Air Force pendant que les Africains dansaient à Alger au son de la voix d’une Nina Simone ou de Miryam Makeba, trompées, mille fois trompées, en cette belle époque de fraternisation du quidam, mais aussi de fanatisation, par une lumière aveuglante, par le rabachage, des “masses populaires”, de “socialisme”, “par le peuple et pour le peuple”. Grenat, Tourmaline, Corindon et Jade sont encore toutes fumantes. En ces temps bénis, sous de bonnes auspices, des hauts fonctionnaires et autres militaires mués en pdgs ou dgs de sociétés nationales s’offriront des comptes en banque à la Manhattan Chase Bank ou des appartements au centre de New York City et des bourses Sonatrach (Société nationale des hydrocarbures) pour leur progéniture aux USA, au Canada, des havres de paix non loin des paradis fiscaux, ou de Saint Martin pour les petits frères, tout en publiant des communiqués de maires de petits villages, communes des Aurés ou de régions éloignées, enclavées, déclarant avec véhémence s’opposer solenellement à la guerre du Vietnam, menaçant les USA de leur courroux. Jean de La Fontaine, pour sa part, en face de telles affabulations, aurait dit, avec la pertinence qu’on lui connait, “On abuse du vrai comme on fait de la feinte” (Contes et nouvelles en vers, La fiancée du Roi de Garbes).

Alger, grand pourvoyeur client des grandes banques européennes, du Golfe et d’Amérique du Nord, aura pris soin de dissimuler une dictature féroce, criminelle et mafieuse quitte à y mettre le paquet. Inaugurée par la dualité, une simple trahison des idéaux feints dans le but de flatter ses imperfections, sa perversité, sa dictature et sa débauche d’arrivistes ou de parvenus rentiers d’un pétrole estorqué aux Sahariens.

Sans chichis, en toute simplicité, croyez-vous que, aprés plus de 60 ans de jouissance sans entrave de la rente pétrolière, Alger ne soit même pas capable d’acheter des canadairs pour lutter contre les incendies de Kabylie, eux mêmes sujets à débat, rumeur ou suspicion. Mais capable d’importer des oignons à l’Espagne en période de pénurie de dolyprane - que les immigrés raménent au bled dans des sachets en plastique -.

Aujourd’hui en 2023, les tenanciers du régime mirobolant d’Alger plongent dans la sénilité et dans l’incompétence manifeste tous secteurs confondus en raison de la mentalité de rentiers des acteurs économiques mais aussi de la société civile en grande partie habituée à l’assistanat, à ne pas rendre de compte (par exemple par l’octroi de prêts de l’État jamais remboursés) ou à régler toute fraude par la corruption et la prévarication. Abimée aussi par la redistribution de miettes par la DRS ou sécurité militaire qui achète ainsi une base sociale vassale, corvéable à merci, au garde-à-vous.

Ces quelques développements ne sont pas hors-sujet, les autres pays de la zone sahélo-saharienne sont livrés aux mêmes turpitudes, la seule différence sera une différence de moyens ou de calendrier. On s’accorde cependant sur les grandes lignes de Nouakchott à Khartoum en passant par Bamako, Conakry, Ouagadougou et Niamey.

C’est pourquoi, Alger peut légitimement prétendre au statut de chef de file des putschistes d’Algérie, de Navarre et des tropiques, mais aussi, duplicité oblige, être “en même temps” chef de file des faux jihadistes made in algeria qui opèrent au Sahel tels que les Al Qaida au Maghreb islamique, Polisario recyclé et autre EIGS, état islamique au grand Sahara, au grand Sahara pillé pour son pétrole, son gaz, son or, ses diamants, son uranium, son tungstene, ses terres rares etc.

Ainsi, tout en ménageant en apparence ces clients européens acheteurs de gaz ou de pétrole, d’aucuns parleront, comme Jean-Baptiste Naudet dans le nouvel observateur du 9 fécrier 2022, d’un “axe Moscou-Alger-Bamako formé pour bouter la France hors de son précarré africain. À la manoeuvre, la société privée de mercenaires russes Wagner, faux-nez du Kremlin”.

https://www.nouvelobs.com/monde/20220209.OBS54254/les-mercenaires-du-groupe-wagner-ce-faux-nez-de-la-russie-a-la-manoeuvre-en-algerie-et-au-mali.html

En effet, ainsi qu’il le précise lui-même, l’armée algérienne participe à des exercices grandeur nature en Ossétie du Nord dans le Caucase.

D’autres exercices suivront dont notament ceux qui auront lieu récemment sur la base de Hammaguir, anciennement base spatiale française et d’où s’élança vers le ciel la première fusée ariane, fusée Diamant, les lanceurs, missiles et autres engins balistiques français jusque dans les années 70, bien aprés la pseudo indépendance qui suit la création purement coloniale de l’Algérie d’aujourd’hui. Base, elle aussi obsolète, sauf peut-être au niveau symbolique. Autrefois fleuron de la recherche scientifique française de haut niveau, qu’est-elle devenue ? Comme dirait l’autre, poser la question c’est y répondre.

C’est peut-être également une ébauche de réponse à la question du déclin de certaines sociétés qui n’auront pas pu affronter la violence de la colonisation en y participant d’ailleurs comme déjà vu précédemment. Il peut s’avérer utile de se remettre en question.

Toujours cette mémoire courte, Alger continue à livrer son gaz à l’Union Européenne aux conditions de son autre parrain la France. En effet, Georgia Melloni, présidente du Conseil des ministres italienne, a déclaré au retour de son dernier séjour à Alger que les autorités algériennes lui enjoignaient pour toute transaction commerciale concernant les hydrocarbures sahariens d’obtenir l’aval préalable de la France.

Alger, Bamako, Nouakchott, Conakry, Ouagadougou, Niamey

Sahara-sahel, la sainte alliance des putschistes

Bien sûr, dans un élan commun, parrains russes, juntes algérienne, mauritanienne, malienne, burkinabée, et maintenant nigérienne, se réclament, se justifient par la lutte anti terroriste et crient à la déclaration de guerre en cas d’intervention au Niger. Tous ont la phobie de l’intervention étrangère et agitent le fantôme de l’ennemi extérieur, tout en s’accrochant aux frontières coloniales et à un patriotisme ou nationalisme légués par le colonialisme au temps de l’école des ancêtres gaulois. Désormais l’étiquette, la couverture du livre, l’emballage a changé de couleur, marketing oblige, sans plus.

Enfin, heureusement que le terrorisme existe, pourrait-on dire (sic), car malheureusement sans lui nos militaires amateurs de coups d’État, avides de pouvoir et avisés auraient peine à justifier à postériori le coup de force, les exactions, la violation des droits humains, les crimes de guerre, les excés de pouvoir, les abus d’autorité, les rackets, le pillage des ressources et la dilapidation des budgets nationaux, des rentes, jusqu’au détournement quasi systématique des aides internationales et humanitaires dont ils sont friands.

L’ensemble des régimes militaires de la région mettent en garde la Cédéao en cas d’intervention militaire. L’Algérie fidèle à son double jeu met aussi en garde la Cédéao contre une intervention militaire tout en réaffirmant son soutien au président légitime du Niger. Pourquoi l’Algérie qui a récemment troqué sa doctrine de non-intervention extérieure pour une doctrine d’intervention extérieure de ses forces armées en aménageant sa constitution, n’intervient-elle pas pour concrétiser sa mansuètude à l’égard du président séquestré Mohamed Bazoum, prétendument son ami ? Les colonels, capitaines et généraux putschistes sahéliens sont-ils sur le pied de guerre ?

Le Nigeria a réuni à Abuja les chefs d’État-major des États membres de la CEDEAO privilégiant la solution diplomatique et politique mais n’exclue pas une intervention militaire. La tension est à son comble. L’ultimatum de la CEDEAO va bientôt expirer.



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