Alger,menace pour la confédération du Sahel
par Chekib Abdessalam et Abderrahmane Mekkaoui
L’Algérie constitue-t-elle une menace pour la nouvelle confédération du Sahel ?
La création de la confédération Mali-Niger-Burkina-Faso a changé la donne géopolitique de l’Afrique du Nord sans le consentement préalable du grand parrain dit “grand frère”, l’Algérie. L’un des premiers signes de ce changement est le tout récent retrait de ces pays de la CEDEAO. Un autre en est la détérioration des relations diplomatiques du Mali avec l’Algérie.
Une situation, aussi soudaine que prévisible, fait suite à la crise politique et diplomatique ouverte entre les juntes militaires de Bamako et de Niamey et celle d’Alger. Elle fait apparaître au grand jour le double jeu et les ingérences flagrantes algériennes dans les affaires intérieures des pays de la région sahélo-saharienne.
Les bombes à retardement, volontairement ou involontairement, semées par l’ex-puissance coloniale commune et l’ancienne “françafrique”, ont montré et démontré que le principe de l’intangibilité des frontières coloniales est un principe illégitime qui ne fut soutenu que par ses grands bénéficiaires au détriment des anciens ensembles historiques africains dépecés et des populations. Ainsi, le grand historien burkinabé, Joseph Ki Zerbo, dont l’université de Ouagadougou porte le nom, avait, en son temps, au sujet du découpage territorial colonial dénoncé une véritable “vivisection de l’Afrique”. Si des frontières coloniales sont intangibles cela veut bien dire que la situation coloniale serait-elle même intangible, ou du moins, toujours présente dans un continuum, ramification ou superstructure, installée ad eternam en terre africaine ? Contrairement aux prétentions de pseudos nationalistes corrompus, autoritaires, et autres démagogues, demeurant en quête de légitimation de quelque pouvoir usurpé dans une des régions au monde qui, depuis les indépendances de façade ou préfabriquées, demeure instable. La région a connu et subit le plus grand nombre de coups d’États militaires et de tentatives, ainsi que de coups d’États affublés du qualificatif de constitutionnels, du continent et du monde.
Selon les observateurs avertis, le rôle déstabilisateur et manipulateur d’Alger ne date pas d’hier. Il n’a épargné ni État, ni groupe, ni tribu, ni individu. Manigances aujourd’hui découvertes par les putschistes du Niger ayant pris la peine de remarquer le double langage d’Alger entre eux et les pays de la CEDEAO. Alger pensait ainsi maintenir une main-mise sur le Niger. Position algérienne vivement dénoncée par les nouveaux arrivants au pouvoir suite au coup d’État perpétré à Niamey contre le président Mohamed Bazoum. Le général Tchiani, officier étiqueté pro américain, aurait réussi à déjouer le stratagème algérien qui visait à la manipulation des Touaregs par l’intermédiaire d’une personnalité qui leur serait acquise selon le même schéma de certains pions d’Alger en Azawad et inversement de certains pions de Kati. La pression algérienne exercée sur le Niger par Alger, par le biais de divers moyens économiques, diplomatiques, etc, aura renforcé l’alliance Mali, Niger et Burkina-Faso.
La politique de déstabilisation et les complots algériens au Mali, et dans la sous-région, ne se priveront pas d’utiliser plusieurs outils de subversion afin d’obtenir ce qu’elle veut, aussi bien chez les militaires qu’auprès des tribus arabes, touarègues et foulanis du centre et du Nord du Mali. En effet, le pouvoir militaire pervers et narcissique de l’État-major algérien s’est dévoilé à partir de l’accueil des contingents de Wagner à Tamanrasset en 2021. Une réponse au discours du président Macron considérant le régime algérien comme une oligarchie politico-militaire affaiblie par le hirak et à laquelle serait accroché malgré lui le président Abdelmadjid Tebboun. Dans ce contexte, les Algériens finançaient et armaient l’armée malienne d’un côté tout en parlant faussement de fraternité avec la population de l’Azawad et surtout avec certains groupes terroristes. Ce tripple-jeu, connu par les Touaregs depuis les anciens pactes et autres accords de réconciliation qui n’ont jamais aboutis et qui furent pourtant à chaque fois sagement signés car ils semblaient porteurs d’un espoir de grande autonomie élargie effective avec un partage du pouvoir qui a toujours été saboté par les différentes parties au conflit. À juste titre, Alger craignait, et craint toujours, une contagion de grande ampleur d’autant que la région du sud algérien intégré au territoire d’Alger par la France - conférer le deal gaullien de 1962 - est toujours délaissée et le parent pauvre du développement économique, social et culturel. La population du Touat, de l’Ahaggar et des Ajjers, demeure, à ce jour, honteusement et complètement spoliée des richesses sahariennes. De surcroît, cette région est aussi victime et laissé-pour-compte du crime organisé, de la répression, de la corruption et du faux jihadisme.
Ainsi, les soupçons maliens vis à vis d’Alger ont commencé à se confirmer dès le départ des troupes françaises de Barkhane. Départ, doublé de celui de la Minusma, qui aura permis aux troupes de Wagner et des Famas (armée malienne), grâce à l’achat d’armements sophistiqués et à l’apport conséquent, primordial et déterminant de mercenaires russes sanguinaires, de se déployer dans les principales villes de l’Azawad. En dehors des villes, les Touaregs, les Arabes et les Peuls font toujours l’objet de massacres quotidiens, systématiques, sans répit depuis plus de 60 ans à ce jour. Les cadavres sont décapités et brulés. Les pâturages eux-mêmes sont incendiés, les puits pollués, détruits ou comblés. Tout comme toutes les alliances précédentes, l’alliance Alger-Bamako vole en éclat depuis l’attaque de Ber et la prise du siège de la Minusma à Kidal.
La goutte qui a fait déborder le vase entre les anciens complices et larrons d’Alger et de Bamako dans l’instrumentalisation et la récupération des tribus touarègues, arabes et foulanies, est exarcerbée par l’accueil officiel de l’imam Diko, opposant à la junte du colonel Assimi Goïta, par le président algérien Abdelmadjid Tebboun en présence du général Djebbar Mhenna, chef de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure du DRS, renseignement algérien). L’accueil de ce soufi qui reste très populaire dans le centre, le Sud et l’Ouest du Mali, est considéré comme un affront à la junte de Bamako qui voit dans cet acte un geste inamical, une atteinte à sa stabilité et à sa sécurité intérieures. Le scénario algérien d’une alliance entre l’imam cité et quelques organisations affiliées à Alger en vue d’une prise du pouvoir semble désormais fort probable. Un tel agenda, aussi agressif, a très rapidement conduit les relations entre les deux pays à s’envenimer. À l’escalade pourrait succéder une rupture consommée.
Les Maliens dénoncent aussi, ouvertement, le rôle actif des militaires et du renseignement algériens dans la propagation du terrorisme dans la bande du Sahel et le ravitaillement des faux jihadistes en carburant, en armement et en divers moyens matériels, logistiques et financiers à l’origine de la consolidation et de l’extension de la zone d’action de la nébuleuse Aqmi, Gspc, Daesh et autre sigle de circonstance.
Un autre acte considéré par les Maliens comme dangereux de la part des Algériens est le maintien des sanctions lors de la récente réunion africaine des ministres des affaires étrangères de la région en Ouganda à Kampala : réunion préparatoire du sommet des pays Mena (Moyen-Orient-Afrique du Nord). Ainsi, les trois principaux concernés sont poussés, une fois de plus, à créer une confédération des États du Sahel (Mali-Niger-Burkina-Faso) et à finalement se retirer de la CEDEAO qui organise à leur encontre, ses enfants turbulents, un blocus économique et politique.
L’initiative royale marocaine de l’Atlantique à l’œuvre offre une vision plus dynamique, ambitieuse et solidaire. Elle aboutira, sans doute, grâce à un accès du Sahel à l’Atlantique, au désenclavement des pays de la sous-région, de la Mauritanie au Tchad. Une première rencontre de coordination s’est tenue à Marrakech avec la participation de quatre pays sahéliens, à savoir, le Mali, le Burkina-Faso, le Niger et le Tchad. Une telle initiative internationale africaine ambitionne à plus de prospérité, de sécurité, de développement durable et de croissance régionale. Ce qui est sûr, le Sahel pourra éventuellement respirer une bonne bouffée d’oxygène et réduire, voire se départir de l’influence fourbe et néfaste de la dictature politico-militaire d’Alger.
Abderrahmane Mekkaoui, politologue, Chekib Abdessalam, essayiste
podcast : audio de l'article en français
podcast : audio de l'article en arabe
podcast : audio de l'article en anglais
Does Algeria pose a threat to the new Sahel confederation?
The creation of the Mali-Niger-Burkina-Faso confederation changed the geopolitical situation in North Africa without the prior consent of the great sponsor known as “big brother”, Algeria. One of the first signs of this change is the very recent withdrawal of these countries from ECOWAS. Another is the deterioration of Mali’s diplomatic relations with Algeria.
A situation, as sudden as it is predictable, follows the open political and diplomatic crisis between the military juntas of Bamako and Niamey and that of Algiers. It brings to light the double game and the blatant Algerian interference in the internal affairs of the countries of the Sahelo-Saharan region.
The time bombs, voluntarily or involuntarily, sown by the former common colonial power and the former “françafrique”, have shown and demonstrated that the principle of the intangibility of colonial borders is an illegitimate principle which was only supported by its major beneficiaries to the detriment of ancient dismembered African historical sites and populations. Thus, the great Burkinabé historian, Joseph Ki Zerbo, whose name the University of Ouagadougou bears, had, in his time, on the subject of colonial territorial division, denounced a veritable “vivisection of Africa”. If colonial borders are intangible, this means that the colonial situation would even be intangible, or at least always present in a continuum, ramification or superstructure, installed ad eternam on African soil? Contrary to the pretensions of corrupt, authoritarian pseudo-nationalists and other demagogues, remaining in search of legitimization of some usurped power in one of the regions in the world which, since the facade or prefabricated independence, remains unstable. The region has experienced and is experiencing the greatest number of military coups and attempts, as well as coups labeled constitutional, on the continent and in the world.
According to informed observers, the destabilizing and manipulative role of Algiers is not new. He spared no state, no group, no tribe, no individual. Shenanigans today discovered by the putschists of Niger who took the trouble to notice the double talk of Algiers between themselves and the ECOWAS countries. Algiers thus thought it would maintain control over Niger. Algerian position strongly denounced by the new arrivals in power following the coup d’état perpetrated in Niamey against President Mohamed Bazoum. General Tchiani, an officer labeled pro-American, would have succeeded in foiling the Algerian stratagem which aimed at manipulating the Tuaregs through a personality which would be acquired by them according to the same pattern of certain pawns of Algiers in Azawad and vice versa. some of Kati’s pawns. The Algerian pressure exerted on Niger by Algiers, through various economic, diplomatic means, etc., will have strengthened the Mali, Niger and Burkina-Faso alliance.
The policy of destabilization and Algerian plots in Mali, and in the sub-region, will not hesitate to use several tools of subversion in order to obtain what it wants, both among the military and among the Arab tribes. , Tuaregs and Fulanis from central and northern Mali. Indeed, the perverse and narcissistic military power of the Algerian General Staff was revealed from the reception of Wagner’s contingents in Tamanrasset in 2021. A response to President Macron’s speech considering the Algerian regime as a political oligarchy -military weakened by the hirak and to which President Abdelmadjid Tebboun would be attached despite himself. In this context, the Algerians financed and armed the Malian army on the one hand while falsely speaking of fraternity with the population of Azawad and especially with certain terrorist groups. This triple game, known by the Tuaregs since the old pacts and other reconciliation agreements which never came to fruition and which were nevertheless each time wisely signed because they seemed to carry a hope of great effective enlarged autonomy with a sharing of the power which has always been sabotaged by the different parties to the conflict. Algiers rightly feared, and still fears, a large-scale contagion, especially since the region of southern Algeria integrated into the territory of Algiers by France - conferring the Gaullian deal of 1962 - is still neglected and the poor relation of economic, social and cultural development. The population of Touat, Ahaggar and Ajjers remains, to this day, shamefully and completely robbed of Saharan wealth. In addition, this region is also the victim and neglected of organized crime, repression, corruption and false jihadism. Thus, Malian suspicions regarding Algiers began to be confirmed as soon as the French troops left Barkhane. Departure, coupled with that of Minusma, which will have enabled the troops of Wagner and the Famas (Malian army), thanks to the purchase of sophisticated weapons and the consequent, primordial and decisive contribution of bloodthirsty Russian mercenaries, to deploy in the main cities of Azawad. Outside of the cities, the Tuaregs, Arabs and Fulani are still the subject of daily, systematic massacres, without respite for more than 60 years to date. The corpses are decapitated and burned. The pastures themselves are burned, the wells polluted, destroyed or filled in. Just like all previous alliances, the Algiers-Bamako alliance has been shattered since the attack on Ber and the capture of Minusma headquarters in Kidal.
The straw that broke the camel’s back between the former accomplices and thieves of Algiers and Bamako in the exploitation and recovery of the Tuareg, Arab and Fulani tribes, is exaggerated by the official welcome of Imam Diko, opponent of the junta of Colonel Assimi Goïta, by Algerian President Abdelmadjid Tebboun in the presence of General Djebbar Mhenna, head of the DGSE (General Directorate of External Security of the DRS, Algerian intelligence). The reception of this Sufi, who remains very popular in the center, south and west of Mali, is considered an affront to the Bamako junta which sees in this act an unfriendly gesture, an attack on its stability and its internal security. The Algerian scenario of an alliance between the cited imam and a few organizations affiliated with Algiers with a view to taking power now seems very likely. Such an aggressive agenda very quickly led to relations between the two countries becoming sour. The escalation could be followed by a consummate breakup.
Malians also openly denounce the active role of the Algerian military and intelligence in the spread of terrorism in the Sahel strip and the supply of fake jihadists with fuel, weapons and various material, logistical and financial means at the origin. of the consolidation and extension of the zone of action of the Aqmi nebula, Gspc, Daesh and other appropriate acronyms.
Another act considered by the Malians as dangerous on the part of the Algerians is the maintenance of sanctions during the recent African meeting of foreign ministers of the region in Uganda in Kampala: preparatory meeting for the summit of the Mena countries (Middle East- North Africa). Thus, the three main parties concerned are pushed, once again, to create a confederation of Sahel States (Mali-Niger-Burkina-Faso) and to finally withdraw from ECOWAS which is organizing against them, its turbulent children, a economic and political blockade.
The Moroccan royal Atlantic initiative at work offers a more dynamic, ambitious and united vision. It will undoubtedly result, thanks to access from the Sahel to the Atlantic, in opening up the countries of the sub-region, from Mauritania to Chad. A first coordination meeting was held in Marrakech with the participation of four Sahelian countries, namely Mali, Burkina Faso, Niger and Chad. Such an international African initiative aims for greater prosperity, security, sustainable development and regional growth. What is certain is that the Sahel will eventually be able to breathe a good breath of fresh air and reduce, or even get rid of, the deceitful and harmful influence of the political-military dictatorship of Algiers.
Abderrahmane Mekkaoui, political scientist, Chekib Abdessalam, essayist
هل تشكل الجزائر تهديدا لاتحاد الساحل الجديد؟
أدى إنشاء اتحاد مالي-النيجر-بوركينا فاسو إلى تغيير الوضع الجيوسياسي في شمال أفريقيا دون موافقة مسبقة من الراعي الأكبر المعروف باسم “الأخ الأكبر”، الجزائر. ومن أولى العلامات على هذا التغيير انسحاب هذه البلدان مؤخراً من الجماعة الاقتصادية لدول غرب أفريقيا. والسبب الآخر هو تدهور العلاقات الدبلوماسية بين مالي والجزائر.
يأتي هذا الوضع المفاجئ، كما هو متوقع، في أعقاب الأزمة السياسية والدبلوماسية المفتوحة بين المجلسين العسكريين في باماكو ونيامي والمجلس العسكري في الجزائر العاصمة. وهو يسلط الضوء على اللعبة المزدوجة والتدخل الجزائري السافر في الشؤون الداخلية لبلدان منطقة الساحل والصحراء.
إن القنابل الموقوتة، طوعا أو قسرا، التي زرعتها القوة الاستعمارية المشتركة السابقة و"الفرنسية الأفريقية" السابقة، أظهرت وأثبتت أن مبدأ عدم ملموس الحدود الاستعمارية هو مبدأ غير شرعي لم يدعمه إلا المستفيدون الرئيسيون على حساب الضرر. من المواقع التاريخية الأفريقية القديمة والسكان. وهكذا، فإن المؤرخ البوركينابي الكبير، جوزيف كي زيربو، الذي تحمل جامعة واغادوغو اسمه، كان قد ندد في وقته، فيما يتعلق بموضوع التقسيم الإقليمي الاستعماري، بـ “تشريح أفريقيا” الحقيقي. إذا كانت الحدود الاستعمارية غير ملموسة، فهذا يعني أن الوضع الاستعماري سيكون غير ملموس، أو على الأقل حاضر دائمًا في سلسلة متصلة أو متفرعة أو بنية فوقية، مثبتة إلى الأبد على التربة الأفريقية؟ وخلافاً لمزاعم القوميين الزائفين الفاسدين والمستبدين وغيرهم من الديماغوجيين، فإنهم ما زالوا يبحثون عن إضفاء الشرعية على بعض السلطات المغتصبة في إحدى مناطق العالم التي، منذ الاستقلال الظاهري أو المسبق الصنع، لا تزال غير مستقرة. وقد شهدت المنطقة وتشهد أكبر عدد من الانقلابات والمحاولات العسكرية، وكذلك الانقلابات التي تحمل صفة الدستورية، في القارة وفي العالم.
ووفقا لمراقبين مطلعين، فإن الدور المزعزع للاستقرار والتلاعب الذي تلعبه الجزائر ليس جديدا. ولم يدخر دولة ولا جماعة ولا قبيلة ولا فردا. الخدع التي اكتشفها اليوم الانقلابيون في النيجر الذين بذلوا عناء ملاحظة الحديث المزدوج للجزائر فيما بينهم وبين دول المجموعة الاقتصادية لدول غرب أفريقيا. وهكذا اعتقدت الجزائر أنها ستحتفظ بالسيطرة على النيجر. الموقف الجزائري الذي استنكره بشدة الوافدون الجدد إلى السلطة بعد الانقلاب الذي وقع في نيامي ضد الرئيس محمد بازوم. وكان الجنرال تشياني، وهو ضابط موصوف بأمريكا، سينجح في إحباط الحيلة الجزائرية التي كانت تهدف إلى التلاعب بالطوارق من خلال شخصية يكتسبونها على غرار بعض بيادق الجزائر في أزواد والعكس. من بيادق كاتي. إن الضغوط الجزائرية التي تمارسها الجزائر على النيجر، عبر مختلف الوسائل الاقتصادية والدبلوماسية وغيرها، ستكون قد عززت تحالف مالي والنيجر وبوركينا فاسو.
إن سياسة زعزعة الاستقرار والمؤامرات الجزائرية في مالي، وفي شبه الإقليم، لن تتردد في استخدام عدة أدوات تخريبية من أجل الحصول على مرادها، سواء في صفوف العسكر أو في صفوف القبائل العربية، والطوارق والفولاني من الوسط. وشمال مالي. وبالفعل، تم الكشف عن القوة العسكرية المنحرفة والنرجسية لهيئة الأركان العامة الجزائرية من خلال استقبال وحدات فاغنر في تمنراست عام 2021. ردا على خطاب الرئيس ماكرون الذي اعتبر النظام الجزائري أوليغارشية سياسية عسكرية أضعفها الحراك والذي لجأ إليه الرئيس عبد المجيد تبون سيتعلق رغما عنه. وفي هذا السياق، قام الجزائريون بتمويل وتسليح الجيش المالي من جهة، بينما كانوا يتحدثون كذبا عن الأخوة مع سكان أزواد وخاصة مع بعض الجماعات الإرهابية. هذه اللعبة الثلاثية، التي عرفها الطوارق منذ المواثيق القديمة واتفاقيات المصالحة الأخرى التي لم تؤت ثمارها قط والتي تم التوقيع عليها بحكمة في كل مرة لأنها كانت تحمل على ما يبدو أملًا في حكم ذاتي فعال وموسع مع تقاسم السلطة الذي كان دائمًا تم تخريبها من قبل أطراف الصراع المختلفة. كانت الجزائر تخشى، ولا تزال، من انتشار عدوى واسعة النطاق، خاصة وأن منطقة جنوب الجزائر التي دمجتها فرنسا في أراضي الجزائر العاصمة - من خلال إبرام الصفقة الغولية عام 1962 - لا تزال مهملة ولا تزال العلاقة الضعيفة بين الاقتصاد والاجتماعي والثقافي ضعيفة. تطوير. ولا يزال سكان توات وأهقار وأجرس، حتى يومنا هذا، يتعرضون لسرقة ثروات الصحراء بشكل مخزٍ وكامل. بالإضافة إلى ذلك، فإن هذه المنطقة هي أيضًا ضحية ومهملة للجريمة المنظمة والقمع والفساد والجهاد الكاذب. وهكذا، بدأت الشكوك المالية بشأن الجزائر العاصمة تتأكد بمجرد مغادرة القوات الفرنسية برخان. المغادرة، إلى جانب رحيل مينوسما، والتي ستمكن قوات فاغنر وفاماس (الجيش المالي)، بفضل شراء أسلحة متطورة والمساهمة الأولية والحاسمة للمرتزقة الروس المتعطشين للدماء، من الانتشار في المدن الرئيسية أزواد. وخارج المدن، لا يزال الطوارق والعرب والفولاني يتعرضون لمجازر يومية ممنهجة، دون هوادة منذ أكثر من 60 عامًا حتى الآن. يتم قطع رأس الجثث وحرقها. يتم حرق المراعي نفسها، وتلوث الآبار، أو تدميرها أو ردمها. وكما هو الحال مع جميع التحالفات السابقة، فقد تحطم تحالف الجزائر وباماكو منذ الهجوم على بير والاستيلاء على مقر مينوسما في كيدال.
القشة التي قصمت ظهر البعير بين المتواطئين واللصوص السابقين في الجزائر وباماكو في استغلال واستعادة قبائل الطوارق والعرب والفولاني، مبالغ فيها من خلال الترحيب الرسمي للإمام ديكو، المعارض للمجلس العسكري للعقيد عاصمي غويتا، الرئيس الجزائري عبد المجيد تبون بحضور العميد جبار مهنا رئيس المديرية العامة للأمن الخارجي التابعة لدائرة الاستعلام والأمن، المخابرات الجزائرية. ويعتبر استقبال هذا الصوفي، الذي لا يزال يحظى بشعبية كبيرة في وسط مالي وجنوبها وغربها، إهانة للمجلس العسكري في باماكو الذي يرى في هذا الفعل لفتة غير ودية واعتداء على استقرارها وأمنها الداخلي. ويبدو الآن السيناريو الجزائري المتمثل في التحالف بين الإمام المذكور وعدد قليل من المنظمات المرتبطة بالجزائر العاصمة بهدف الاستيلاء على السلطة محتملا للغاية. وسرعان ما أدت هذه الأجندة العدوانية إلى تدهور العلاقات بين البلدين. ومن الممكن أن يتبع هذا التصعيد انفصال تام.
كما يدين الماليون علناً الدور النشط للجيش والمخابرات الجزائرية في نشر الإرهاب في قطاع الساحل وتزويد الجهاديين المزيفين بالوقود والأسلحة ومختلف الوسائل المادية واللوجستية والمالية في أصل توطيد وتوسيع نطاق الإرهاب. منطقة عمل سديم أكمي، Gspc، داعش وغيرها من المختصرات المناسبة.
Un autre acte considéré par les Maliens comme dangereux de la part des Algériens est le maintien des sanctions lors de la récente réunion africaine des ministres des affaires étrangères de la région en Ouganda à Kampala : réunion préparatoire du sommet des pays Mena (Moyen-Orient- افريقيا الشمالية). وهكذا، يتم دفع الأطراف الثلاثة الرئيسية المعنية، مرة أخرى، إلى إنشاء كونفدرالية لدول الساحل (مالي-النيجر-بوركينا فاسو) والانسحاب نهائيًا من المجموعة الاقتصادية لدول غرب أفريقيا التي تنظم ضدهم، هم وأبنائها المضطربون، حصارًا اقتصاديًا وسياسيًا. .
وتقدم المبادرة الأطلسية الملكية المغربية في العمل رؤية أكثر ديناميكية وطموحا ووحدة. ولا شك أن ذلك سيؤدي، بفضل الوصول من منطقة الساحل إلى المحيط الأطلسي، إلى انفتاح بلدان المنطقة دون الإقليمية، من موريتانيا إلى تشاد. وعقد اجتماع تنسيقي أول بمراكش بمشاركة أربع دول ساحلية هي مالي وبوركينا فاسو والنيجر وتشاد. وتهدف مثل هذه المبادرة الأفريقية الدولية إلى تحقيق المزيد من الرخاء والأمن والتنمية المستدامة والنمو الإقليمي. الأمر المؤكد هو أن منطقة الساحل ستكون في نهاية المطاف قادرة على تنفس هواء نقي جيد وتقليل، أو حتى التخلص من، التأثير المخادع والضار للديكتاتورية السياسية العسكرية في الجزائر العاصمة.
عبد الرحمان مكاوي، أستاذ في العلوم السياسية. شكيب عبد السلام، كاتب
🙈 :see_no_evil:
🙉 :hear_no_evil:
🙊 :speak_no_evil:
Sharing is caring!