Alger, chef de file assumé des putschistes du Sahel
par Chekib Abdessalam
Pas trop regardant
Alger assume-t-elle sa position de chef de file des putschistes du Sahel ? Son armée est en alerte rouge à Tamanrasset et à Janet. Alger en prenant position ouvertement pour les putschistes tout en se déclarant favorable à tous les contraires, se positionne en véritable parrain local des aventuriers de la gachette du Sahel.
La sainte alliance
Quoi de plus naturel, la Corée d’Afrique du Nord ou Régence d’Alger, véritable dictature militaire qui honore amateurs et professionels du coups de force militaire, ne peut que se réjouir de la multiplication des coups de force militaires. Elle n’est d’ailleurs peut-être pas totalement étrangère aux affronts, véritables humiliations, qu’ont subit les tentatives de médiations du président Patrice Talon du Bénin, émmissaire de la CEDEAO, obligé de faire demi-tour en plein vol aprés le refus de la junte de Niamey de laisser l’avion présidentiel atterrir et de le recevoir. Idem pour la délégation de la CEDEAO qui n’a été reçue qu’à l’aéroport de Niamey par un second couteau envoyé par la junte nigérienne. Encore un affront pour les vénérables personnalités de cette délégation dont notamment un ancien président du Nigeria. Peut-on croire qu’il s’agit de maladresses ?
Si la junte de Niamey se permet de tels agissement au mépris de toute civilité, règles d’hospitalité et convenances diplomatiques les plus élémentaires, c’est qu’aprés le flottement des premiers jours, elle a probablement dû recevoir des assurances qui lui donnent des ailes.
Effectivement, il semblerait que la junte se sentent pousser des ailes aprés le périple de son numéro 2, semble-t-il, auprés de ses homologues des juntes voisines et des représentants de la milice de mercenaires, d’aventuriers et anciens repris de justice de Wagner. Mais celà ne suffit peut-être pas pour lui insufler autant d’audace et de témérité. Il se pourrait que dans les coulisses de Kati-Koulikoro-Koulouba quelque diplomate ou attaché militaire d’un grand voisin du Nord ou d’un ami loin des yeux du Grand Nord, voire de quelque toundra des nouveaux tsars du 21e siècle, arpente les mêmes couloirs ou vestibules.
Notons que des émissaires d’Abuja ont été envoyés à Alger et en Libye. Dans le même temps la CEDEAO déclare qu’elle est désormais prête à toute éventualité. Ces experts s’étant penchés sur la situation, y compris sur les questions les plus délicates.
Duplicité
Le double language d’Alger dans la conjoncture actuelle ne tient plus la route. En raison des tensions et du contexte à la fois régional et international, Alger pourra de moins en moins louvoyer sournoisement entre “retour à l’ordre constitutionnel” et soutien direct ou indirect des putschistes. Sans doute ne pourra-t-elle plus manger à tous les rateliers ? S’il reste encore des grains de blé à grignoter.
Selon certains médias en ligne, Alger pourrait fermer son espace aérien. Toutefois, il semble confirmé qu’elle aurait placé en état d’alerte ses bérêts verts, rouges ou noirs du côté de la 6e région militaire à Tamanrasset, à Illizi et à Janet, territoires Touaregs, qu’ils ne maîtrisent pas vraiment, ne serait-ce que pour des raisons de mentalité, de topographie, de terrains non carossables, de distances et de conditions climatiques nécessitant une préparation et une expertise en amont que les généraux mafieux au pouvoir sont totalement incapables de mettre en oeuvre.
Pourtant terre d’asile des mercenaires de Wagner, touristes à Tamanrasset, comme leurs prédecesseurs du rideau de fer dans la région et voleurs de guano (pour ses vertus médicinales), Alger n’est qu’une chimère aveuglée par un vent de sable, une petite tornade passagère, un mirage qui peut faire du mal dans un premier temps mais qui se dégonfle trés vite comme une baudruche piquée des hannetons, ces insectes nuisibles à l’agriculture méditerranéene mais qui ne survivent pas à la sécheresse du désert ou à l’exfoliation. Moins encore aux particules fines d’hydrocarbures et aux sables irradiés omniprésents.
Sur la piste de l’astragale
Cependant que les prix des produits de première nécessité montent en flèche au Niger, l’armée algérienne va-t-elle continuer à expulser deux fois par mois migrants et Touaregs vers ce pays ?
Décidément, Alger n’y comprends que couic aux grés dégradés en sable et aux sables consolidés en grés, moins encore au fechfech et à la tôle ondulée également connue sous le nom d’escaliers. La traversée du Ténéré pourrait s’avérer une dégringolade.
Les trois mousquetaires ... et les dix putschistes
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