Algérie, fin d'une hégémonie imaginaire, début de l'effondrement
Dec 31, 2023
·
20 mins read
par Abderrahmane Mekkaoui, Chekib Abdessalam
Algérie : fin d’une hégémonie imaginaire et début de l’effondrement probable
Les stratégistes occidentaux s’interrogent sur les dessous de la crise soudaine entre le Mali et l’Algérie. Une vive tension vient d’éclater entre le grand frère du Nord parrain omnipotent et les subsahariens ses satellites supposés.
Ces deux pays de la sous-région, anciennement membres de l'AOF (Afrique Occidentale Française), créations du colonialisme français, produits d'un démantèlement systématique au détriment de plusieurs entités historiques africaines, retiennent particulièrement notre attention dans un contexte chargé de conflits aigus et de bras de fer. En effet, grands gagnants du découpage territorial colonial, ces deux créations politiques s'exhibent sous les projecteurs d'une actualité brûlante. Elles ont généré les mêmes conséquences d'instabilité et d'insécurité dans l'Afrique du Nord toute entière.
Parmi les similitudes les plus flagrantes de ces nouveaux frères ennemis, on note que les deux régimes de ses entités, à savoir le Mali et l'Algérie, sont issus de coups d'États militaires ayant porté au pouvoir une oligarchie militaire minoritaire. D'une part, les BTS, de Batna, Tebessa, Souk-Ahras, triangle des Bermudes, principale composante minoritaire de l'ANP (Armée nationale populaire) au pouvoir absolu en Algérie dés 1962, et, d'autre part, les officiers bambaras ou bamanans des casernes de Kati ou Koulikoro, viviers des juntes successives auteurs des putschs à répétition de l'ancienne République du Soudan occidental et actuel Mali. Ainsi, les deux créatures étatiques coloniales se sont peu à peu transformées en miroir inversé l'une de l'autre. Le Sud de l'une étant le Nord de l'autre et inversement. Les deux systèmes militaires sont le produit d'un même ADN. Ils gouvernent par la violence et la dictature imposés à plusieurs populations hétérogènes et atypiques. Ces États se sont avérés factices et purement fonctionnels sur fond de chaos perpétuel. Ces dictatures se seront avérées particulièrement violentes et criminelles à l'égard des perdants et spoliés du découpage territorial colonial.
Leur alliance avec les organisations du crime et du faux djihadisme international, orientée également contre la majorité des populations civiles, assure leur maintien au pouvoir depuis leurs indépendances réciproques. Cette alliance ne date pas d'hier. Elle a commencé en 1963 quand le président algérien Ahmed Ben Bella a accordé à l'armée de Modibo Keita, et son général Diby, le droit de poursuite à l'intérieur des frontières algériennes jusqu'à deux cent kilomètres pour mater dans le sang et l'horreur la rébellion touarègue, arabe et peule.
L'ANP algérienne a toujours méthodiquement, non sans raison, cultivé avec un mépris assumé, une phobie ou une peur viscérale de la contagion des aspirations territoriales arabes, touarègues et foulani du Nord du Mali et du Sud de l'Algérie sur fond de pillage sans vergogne des ressources naturelles du Sahara depuis plus de soixante ans. La première, au Nord du Mali, n'ayant aucun rapport avec le pouvoir minoritaire du Sud, exclue depuis toujours, la seconde, la population saharienne côté Algérie, n'ayant aucun rapport ni aucune affinité avec le pouvoir dictatorial des populistes militaires du Nord l'ayant également exclue de tout développement et surtout de la rente pétrolière. Ce phénomène de miroir inversé se retrouve également dans ces deux États coloniaux au niveau économique, social et culturel selon le même schéma et la même logique fondamentale structurelle.
Cette complicité doctrinale et politique d'Alger et de Bamako, s'est concrétisée et pérennisée plusieurs décennies durant, jusqu'à la chute du colonel Kadafi et l'évaporation de 40 millions d'armes dans le Sahel et le grand Sahara. Cela a permis la prise de conscience et la prise en main de leur destin par les populations du Sahel déjà honteusement abandonnées à leur triste sort durant plusieurs rébellions et plusieurs sécheresses et famines cycliques. Elles revendiquent soit une autodétermination, soit des autonomies territoriales et leur participation éventuelle à un pouvoir légitime non point issu de coups d'États multiples militaires ou constitutionnels.
L'irruption d'un corps étranger incarné par la milice russe en 2021, va vite changer la donne dans les relations des deux voisins. Les militaires maliens, avec leur nouvel allié russe de remplacement, vont enfin découvrir le double jeu des Algériens. Ces derniers soutiennent une organisation terroriste (JNIM) menée par Iyad Ag Ghali, progéniture du DRS (Direction du Renseignement et de la Sécurité, armée algérienne) et les réseaux du crime organisé dans la région parrainés par le Polisario en sous-traitance. Par ailleurs, ils soutiennent logistiquement et militairement les troupes maliennes et la milice Wagner. Il est fort instructif de remarquer que l'ANP algérienne n'a pas bougé le petit doigt à l'occasion du génocide et des crimes de guerre et contre l'humanité à Tombouctou, Mobti, Gao, Menaka et Kidal. À cela, il faut ajouter les centaines de milliers de réfugiés qui s'entassent le long des frontières sans aucune assistance médicale et humanitaire. Ce double jeu algérien, qui prend l'Accord d'Alger de 2015, rédigé et conçu par le général Mohamed Attafi du renseignement, comme un simple slogan afin de continuer à manipuler le mouvement touareg et l'ensemble des tribus du grand Sahara, tout en infiltrant et noyautant les réseaux soufis et salafistes du Sud du Mali, à leur tête, l'imam Diko. Ce fut déjà le cas pour chacun des accords ou pactes précédents (Tamanrasset, Ouagadougou, Bamako).
L'accueil récent en fanfare de l'imam Diko par le président algérien en présence du général Djebbar Mhena, directeur de la DGSE du DRS, constitue un acte stupide voire insensé d'un agenda arrogant du renseignement algérien. Ainsi, les militaires algériens, habitués des complots, du chantage et des conclaves, ont tenté de modifier l'équation à Bamako par un mécanisme de rapprochement de Nosrat el-islam elmouslimine, d'Iyad Ag Ghali et de l'imam Mahmoud Diko au détriment de l'équipe des colonels au pouvoir à leur tête Assimi Goyta. Les Russes qui viennent de rebaptiser les milices Wagner en African Corps, ont vu dans cette manigance algérienne une véritable tentative de coup d'État doublée d'une grave atteinte aux intérêts russes dans la région.
Le très récent alignement des pays du Sahel sur l'initiative atlantique prônée par le roi du Maroc afin de les désenclaver, aura assurément accentué la tension entre le Mali et l'Algérie. Cette dernière ayant considéré l'initiative du royaume chérifien comme un acte hostile envers l'Algérie qui considère la sous-région comme sa zone de sécurité nationale vitale, comme son pré-carré supposé intouchable sans le consentement d'Alger.
Dans ce contexte, l'hégémonie algérienne sur le Sahel et le grand Sahara connaitra sans doute une décomposition à court et à moyen terme. Les pays du Sahel, Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso, Mauritanie, Sénégal, envisagent désormais de réévaluer leur relation avec un État manipulateur et déstabilisateur de la région. Les Algériens, à travers leur propagande soutenue, accusent d'autres acteurs plus lointains comme les Émirats arabes unis, la France, les USA et Israël. On retrouve bien là, une rhétorique complotiste coutumière et une désinformation chère à Alger conçues dans les officines du DRS. L'attaque de la ville de Tinza (Tin Zaouaten côté malien) par Wagner sera le premier message d'avertissement annonciateur d'un effondrement probable. Déjà, dans le paysage médiatique, un opposant islamiste algérien, sans le citer, évoque une éventuelle attaque future des gisements d'In Amenas et des puits de pétrole de Hassi Messaoud par les drones du Corps Africain russe et des Famas.
Aujourd'hui, le Mali lance un défi à l'Algérie. Il l'accuse sans ménagement d'ingérence dans ses affaires intérieures. Les médias de service algériens se sont alors déchaînés sur les colonels maliens. On assiste à une surenchère verbale et à une détérioration des relations diplomatiques envenimées. Toujours au préjudice des populations civiles, en toute impunité, l'escalade ira-t-elle jusqu'à la rupture annoncée ? En tout état de cause, l'État algérien semble courir à sa perte comme l'avait si bien prédit l'ex-ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt.
Abderrahmane Mekkaoui, politologue, Chekib Abdessalam, essayiste
podcast : audio de l'article en français
podcast : audio de l'article en arabe
podcast : audio de l'article en anglais
témoignage en image
الجزائر: نهاية الهيمنة الوهمية وبداية الانهيار المحتمل
يتساءل الاستراتيجيون الغربيون عن الأسباب الكامنة وراء الأزمة المفاجئة بين مالي والجزائر. لقد اندلع للتو توتر قوي بين الأخ الأكبر للشمال، الأب الروحي القدير، والأفارقة في جنوب الصحراء الكبرى، رفاقه المفترضين.
هذين البلدين في المنطقة الفرعية، الأعضاء السابقين في AOF (غرب أفريقيا الفرنسية)، إبداعات الاستعمار الفرنسي، نتاج التفكيك المنهجي على حساب العديد من الكيانات الأفريقية التاريخية، يجذبان انتباهنا بشكل خاص في سياق محفوف بالصراعات التي تضاعفت ثلاث مرات و مصارعة الأيدي. في الواقع، تم عرض هذين الإبداعين السياسيين، الفائزين الكبار في التقسيم الإقليمي الاستعماري، في دائرة الضوء في الأخبار الساخنة. وقد ولّدت نفس العواقب المتمثلة في عدم الاستقرار وانعدام الأمن في مختلف أنحاء شمال أفريقيا.
ومن بين أبرز أوجه التشابه الصارخة بين هؤلاء الإخوة الأعداء الجدد، نلاحظ أن نظامي كيانيهما، وهما مالي والجزائر، هما نتيجة انقلابات عسكرية أتت إلى السلطة بأقلية أوليغارشية عسكرية. من ناحية، فإن BTS، من باتنة وتبسة وسوق أهراس ومثلث برمودا، وهم الأقلية الرئيسية في الجيش الوطني الشعبي الذي يتمتع بالسلطة المطلقة في الجزائر منذ عام 1962، ومن ناحية أخرى، الضباط البامبارا. أو البامانانيين من ثكنات كاتي أو كوليكورو، وهي أرض خصبة للمجالس العسكرية المتعاقبة المسؤولة عن الانقلابات المتكررة في جمهورية غرب السودان السابقة ومالي الحالية. وهكذا تحول كيانا الدولة الاستعمارية تدريجياً إلى مرايا مقلوبة لبعضها البعض. وجنوب أحدهما شمال الآخر والعكس صحيح. النظامان العسكريان هما نتاج نفس الحمض النووي. إنهم يحكمون من خلال العنف والديكتاتورية المفروضة على العديد من السكان غير المتجانسين وغير النمطيين. وتبين أن هذه الدول مصطنعة ووظيفية بحتة على خلفية من الفوضى الدائمة. أثبتت هذه الديكتاتوريات أنها عنيفة وإجرامية بشكل خاص تجاه الخاسرين والمحرومين من التقسيم الإقليمي الاستعماري.
إن تحالفهم مع المنظمات الإجرامية والجهادية الدولية الزائفة، الموجهة أيضًا ضد غالبية السكان المدنيين، قد ضمن بقائهم في السلطة منذ استقلالهم المتبادل. وهذا التحالف ليس جديدا. بدأ الأمر عام 1963 عندما منح الرئيس الجزائري أحمد بن بلة جيش موديبو كيتا، وجنراله ديبي، حق المطاردة داخل الحدود الجزائرية حتى مائتي كيلومتر لإخضاعهم بالدماء والرعب لتمرد الطوارق والعرب والفولانيين. .
لقد كان الجيش الوطني الشعبي الجزائري دائمًا، بشكل منهجي، وليس بدون سبب، يزرع الازدراء المفترض والرهاب أو الخوف العميق من عدوى التطلعات الإقليمية للعرب والطوارق والفولاني في شمال مالي وجنوب الجزائر على خلفية النهب بلا خجل للموارد الطبيعية. الصحراء منذ أكثر من ستين عاما. الأول، في شمال مالي، وليس له أي علاقة مع قوة الأقلية في الجنوب، ويستبعد دائما، والثاني، السكان الصحراويين على الجانب الجزائري، الذين لا علاقة لهم ولا أي صلة بالسلطة الدكتاتورية للعسكريين الشعبويين في كما استبعدها الشمال من أي تنمية وخاصة من عائدات النفط. وظاهرة المرآة المقلوبة هذه موجودة أيضا في هاتين الدولتين الاستعماريتين على المستوى الاقتصادي والاجتماعي والثقافي وفق نفس النمط ونفس المنطق البنيوي الأساسي.
وقد تجسد هذا التواطؤ المذهبي والسياسي بين الجزائر وباماكو واستمر لعدة عقود، حتى سقوط العقيد القذافي وتبخر 40 مليون قطعة سلاح في منطقة الساحل والصحراء الكبرى. وقد أتاح ذلك لسكان منطقة الساحل أن يدركوا مصيرهم ويتحكموا فيه، بعد أن تركوا بشكل مخجل لمصيرهم المحزن خلال العديد من حركات التمرد والعديد من فترات الجفاف والمجاعات الدورية. ويطالبون إما بتقرير المصير أو الحكم الذاتي الإقليمي وإمكانية مشاركتهم في سلطة شرعية غير ناتجة عن انقلابات عسكرية أو دستورية متعددة.
إن ظهور جسم غريب تجسده الميليشيات الروسية في عام 2021 سيغير سريعاً وضع العلاقات بين الجارتين. سوف يكتشف الجيش المالي، مع حليفه الروسي الجديد، أخيراً اللعبة المزدوجة للجزائريين. ويدعم الأخير منظمة إرهابية (JNIM) يقودها إياد آغ غالي، وهو من ذرية مديرية الاستخبارات والأمن، الجيش الجزائري) وشبكات الجريمة المنظمة في المنطقة التي ترعاها البوليساريو كمقاول من الباطن. علاوة على ذلك، يقدمون الدعم اللوجستي والعسكري للقوات المالية وميليشيا فاغنر. ومن المفيد للغاية أن نلاحظ أن الجيش الشعبي الوطني الجزائري لم يحرك ساكنا أثناء الإبادة الجماعية وجرائم الحرب والجرائم ضد الإنسانية في تمبكتو وموبتي وغاو وميناكا وكيدال. ويجب أن يضاف إلى ذلك مئات الآلاف من اللاجئين الذين يتراكمون على طول الحدود دون أي مساعدة طبية أو إنسانية. هذه اللعبة الجزائرية المزدوجة التي تتخذ من اتفاق الجزائر 2015 الذي كتبه وصممه الجنرال محمد عطافي من المخابرات شعارا بسيطا من أجل مواصلة التلاعب بحركة الطوارق وكل قبائل الصحراء الكبرى، كل ذلك بالتسلل والتسلل الشبكات الصوفية والسلفية في جنوب مالي وعلى رأسهم الإمام ديكو. وكان هذا هو الحال بالفعل بالنسبة لكل من الاتفاقيات أو المواثيق السابقة (تمنراست، واغادوغو، وباماكو).
إن الاستقبال الضخم الأخير للإمام ديكو من قبل الرئيس الجزائري بحضور الجنرال جبار مهنا، مدير المديرية العامة للأمن والأمن التابع لدائرة الاستعلام والأمن، يشكل عملاً غبيًا أو حتى مجنونًا لأجندة استخباراتية جزائرية متعجرفة. وهكذا حاول الجنود الجزائريون، الذين اعتادوا على المؤامرات والابتزاز والاجتماعات السرية، تعديل المعادلة في باماكو من خلال آلية جمع نصرة الإسلام المسلمين وإياد آغ غالي والإمام محمود ديكو على حساب فريق العقيدين الحاكم في السلطة. رأسهم عاصمي جويتا. الروس، الذين أعادوا تسمية ميليشيات فاغنر إلى الفيلق الأفريقي، رأوا في هذا المخطط الجزائري محاولة انقلاب حقيقية مقرونة بهجوم خطير على المصالح الروسية في المنطقة.
ولا شك أن اصطفاف بلدان الساحل مؤخراً مع المبادرة الأطلسية التي دعا إليها ملك المغرب من أجل فتحها، سيؤدي إلى تفاقم التوتر بين مالي والجزائر. حيث اعتبرت الأخيرة مبادرة المملكة الشريفية عملا عدائيا تجاه الجزائر التي تعتبر المنطقة بمثابة منطقة أمنها الوطني الحيوية، باعتبارها منطقة لا يمكن المساس بها دون موافقة الجزائر.
وفي هذا السياق، فإن الهيمنة الجزائرية على منطقة الساحل والصحراء الكبرى ستشهد بلا شك انهيارًا على المدى القصير والمتوسط. وتدرس دول الساحل وتشاد والنيجر ومالي وبوركينا فاسو وموريتانيا والسنغال الآن إعادة تقييم علاقتها مع دولة متلاعبة ومزعزعة للاستقرار في المنطقة. ويتهم الجزائريون، من خلال دعايتهم المستمرة، جهات فاعلة أخرى بعيدة مثل الإمارات العربية المتحدة وفرنسا والولايات المتحدة وإسرائيل. نجد هنا خطابًا تآمريًا ومعلومات مضللة معتادة على الجزائر العاصمة، يتم تصورهما في مكاتب دائرة الاستعلام والأمن. وسيكون الهجوم الذي شنته فاغنر على بلدة تينزا (تين زواتين على الجانب المالي) بمثابة أول رسالة تحذير تعلن عن انهيار محتمل. بالفعل، في المشهد الإعلامي، يتحدث معارض إسلامي جزائري، دون تسميته، عن هجوم مستقبلي محتمل على رواسب عين أميناس وآبار النفط في حاسي مسعود بواسطة طائرات بدون طيار من الفيلق الأفريقي الروسي وفاماس.
اليوم مالي تطلق تحديا للجزائر. ويتهمه صراحة بالتدخل في شؤونه الداخلية. ثم انتقدت وسائل الإعلام الجزائرية العقيدين الماليين. إننا نشهد تصعيدا كلاميا وتدهورا في العلاقات الدبلوماسية المريرة. ولكن على حساب السكان المدنيين، مع الإفلات التام من العقاب، هل سيصل التصعيد إلى حد القطيعة المعلنة؟ وفي كل الأحوال، يبدو أن الدولة الجزائرية تتجه نحو الخراب، كما توقع السفير الفرنسي السابق في الجزائر، كزافييه درينكور.
عبد الرحمان مكاوي، أستاذ في العلوم السياسية. شكيب عبد السلام، كاتب
Algeria: end of an imaginary hegemony and start of probable collapse
Western strategists are wondering about the underlying causes of the sudden crisis between Mali and Algeria. A strong tension has just erupted between the big brother of the North, the omnipotent godfather, and the sub-Saharan Africans, his supposed satellites.
These two countries of the sub-region, former members of AOF (French West Africa), creations of French colonialism, products of a systematic dismantling to the detriment of several historical African entities, particularly attract our attention in a context fraught with conflicts treble and arm wrestling. Indeed, big winners of the colonial territorial division, these two political creations are exhibited in the spotlight of burning news. They have generated the same consequences of instability and insecurity throughout North Africa.
Among the most blatant similarities of these new enemy brothers, we note that the two regimes of its entities, namely Mali and Algeria, are the result of military coups which brought to power a minority military oligarchy. On the one hand, the BTS, from Batna, Tebessa, Souk-Ahras, Bermuda triangle, the main minority component of the ANP (People's National Army) in absolute power in Algeria since 1962, and, on the other hand, the officers bambaras or bamanans from the barracks of Kati or Koulikoro, breeding grounds for the successive juntas responsible for repeated putsches in the former Republic of Western Sudan and current Mali. Thus, the two colonial state creatures gradually transformed into inverted mirrors of each other. The South of one being the North of the other and vice versa. The two military systems are the product of the same DNA. They govern through violence and dictatorship imposed on several heterogeneous and atypical populations. These states turned out to be artificial and purely functional against a backdrop of perpetual chaos. These dictatorships proved to be particularly violent and criminal towards the losers and dispossessed of the colonial territorial division.
Their alliance with criminal organizations and false international jihadism, also oriented against the majority of civilian populations, has ensured their maintenance in power since their mutual independence. This alliance is not new. It began in 1963 when Algerian President Ahmed Ben Bella granted the army of Modibo Keita, and his general Diby, the right of pursuit within the Algerian borders up to two hundred kilometers to subdue in blood and the horror of the Tuareg, Arab and Fulani rebellion.
The Algerian ANP has always methodically, not without reason, cultivated with assumed contempt, a phobia or a visceral fear of the contagion of Arab, Tuareg and Fulani territorial aspirations in northern Mali and southern Algeria against a backdrop of pillage shamelessly of the natural resources of the Sahara for more than sixty years. The first, in the North of Mali, having no relation with the minority power of the South, always excluded, the second, the Saharan population on the Algerian side, having no relation nor any affinity with the dictatorial power of the military populists of the North having also excluded it from any development and especially from oil revenue. This inverted mirror phenomenon is also found in these two colonial states at the economic, social and cultural level according to the same pattern and the same fundamental structural logic.
This doctrinal and political complicity between Algiers and Bamako materialized and perpetuated for several decades, until the fall of Colonel Kadafi and the evaporation of 40 million weapons in the Sahel and the greater Sahara. This allowed the populations of the Sahel to become aware of and take control of their destiny, already shamefully abandoned to their sad fate during several rebellions and several cyclical droughts and famines. They demand either self-determination or territorial autonomy and their possible participation in a legitimate power not resulting from multiple military or constitutional coups.
The irruption of a foreign body embodied by the Russian militia in 2021 will quickly change the situation in the relations of the two neighbors. The Malian military, with their new Russian replacement ally, will finally discover the Algerians' double game. The latter support a terrorist organization (JNIM) led by Iyad Ag Ghali, offspring of the DRS (Directorate of Intelligence and Security, Algerian army) and organized crime networks in the region sponsored by the Polisario as subcontractor. Furthermore, they logistically and militarily support the Malian troops and the Wagner militia. It is very instructive to note that the Algerian ANP did not move a finger during the genocide and war crimes and crimes against humanity in Timbuktu, Mobti, Gao, Menaka and Kidal. To this must be added the hundreds of thousands of refugees who are piling up along the borders without any medical and humanitarian assistance. This Algerian double game, which takes the Algiers Agreement of 2015, written and designed by General Mohamed Attafi of intelligence, as a simple slogan in order to continue to manipulate the Tuareg movement and all the tribes of the great Sahara, all by infiltrating and infiltrating the Sufi and Salafist networks of southern Mali, at their head, Imam Diko. This was already the case for each of the previous agreements or pacts (Tamanrasset, Ouagadougou, Bamako).
The recent fanfare reception of Imam Diko by the Algerian president in the presence of General Djebbar Mhena, director of the DGSE of the DRS, constitutes a stupid or even insane act of an arrogant Algerian intelligence agenda. Thus, the Algerian soldiers, accustomed to plots, blackmail and conclaves, attempted to modify the equation in Bamako through a mechanism of bringing together Nosrat el-islam elmouslimine, Iyad Ag Ghali and imam Mahmoud Diko in detriment of the team of colonels in power at their head Assimi Goyta. The Russians, who have just renamed the Wagner militias the African Corps, saw in this Algerian scheme a real attempted coup d'état coupled with a serious attack on Russian interests in the region.
The very recent alignment of the Sahel countries with the Atlantic initiative advocated by the King of Morocco in order to open them up, will undoubtedly have accentuated the tension between Mali and Algeria. The latter having considered the initiative of the Cherifian kingdom as a hostile act towards Algeria which considers the sub-region as its vital national security zone, as its supposedly untouchable precinct without the consent of Algiers.
In this context, Algerian hegemony over the Sahel and the greater Sahara will undoubtedly experience a breakdown in the short and medium term. The countries of the Sahel, Chad, Niger, Mali, Burkina Faso, Mauritania, Senegal, are now considering reassessing their relationship with a manipulative and destabilizing state in the region. The Algerians, through their sustained propaganda, accuse other more distant actors such as the United Arab Emirates, France, the USA and Israel. We find here, a customary conspiratorial rhetoric and disinformation dear to Algiers conceived in the offices of the DRS. The attack on the town of Tinza (Tin Zaouatene on the Malian side) by Wagner will be the first warning message announcing a probable collapse. Already, in the media landscape, an Algerian Islamist opponent, without naming him, is talking about a possible future attack on the In Amenas deposits and the Hassi Messaoud oil wells by drones from the Russian African Corps and Famas.
Today, Mali is launching a challenge to Algeria. He bluntly accuses him of interference in his internal affairs. The Algerian service media then lashed out at the Malian colonels. We are witnessing verbal escalation and a deterioration of embittered diplomatic relations. Still to the detriment of civilian populations, with complete impunity, will the escalation go as far as the announced rupture? In any case, the Algerian state seems to be headed for ruin, as the former French ambassador to Algiers, Xavier Driencourt, so well predicted.
Abderrahmane Mekkaoui, political scientist, Chekib Abdessalam, essayist
🙈 :see_no_evil:
🙉 :hear_no_evil:
🙊 :speak_no_evil:
Sharing is caring!