Attaf manipulateur

par Abderrahmane Mekkaoui, Chekib Abdessalam

Attaf le manipulateur

Diplomatie algérienne ou doctrine du mensonge fondateur

À chaque fois que la diplomatie algérienne se trouve coincée, isolée sur la scène régionale et internationale, elle se réfugie sur la chaîne Aljazira auprès de journalistes bienveillants, algériens expatriés dans les pays du Golfe, proches des services de renseignements, toujours prêts à leur envoyer des bouées de sauvetage et à embellir leur image. Cependant, le discours diplomatique demeure un discours mensonger, manipulateur, démagogique, complotiste, figé depuis plus de soixante ans. L’occasion de cet entretien télévisé minutieusement préparé s’adresse à l’opinion intérieure algérienne, régionale et internationale, afin d’exprimer l’inquiétude du système militaro-politique d’Alger face aux changements et aux mutations que connaît la région.

Cet entretien de monsieur Ahmed Attaf, actuel ministre des affaires étrangères, accordé à madame Khadija Bengana, a démontré trois éclairages fondamentaux :

1 - L’ignorance du diplomate algérien des mutations stratégiques contemporaines et de leur dynamique au niveau africain et mondial. Cette ignorance implique un discours diplomatique articulé autour d’une rhétorique militaire, rétrograde, désuète et agressive.

2 - Malgré une préparation en amont de cette mascarade médiatique, l’entretien avec une professionnelle de l’information sur les zones interdites au débat et les lignes rouges, indiquent que le scenario choisi a pour but de défigurer la réalité des événements et de leur évolution. Les axes abordés par le diplomate algérien sont nombreux, révélateurs d’une inquiétude tous azimuts et d’une certaine incompétence dans la gestion des crises diplomatiques. Parmi ces axes “qui créent un trouble mental”, selon monsieur le ministre des Affaires Étrangères, sont “les acquis du Maroc en Afrique” et “la quasi absence de l’Algérie sur la scène internationale depuis quinze ans”, toujours selon Ahmed Attaf. L’initiative royale marocaine pour le désenclavement des pays du Sahel, est le point culminant de l’embarras du diplomate. Il nous gratifie d’une véritable reconnaissance des performances du Maroc et de la confiance que lui accordent ses pairs au niveau international.

Ainsi, diplomate et journaliste auront exhibé sans pudeur à l’écran leur inimitié et leur jalousie vis à vis du Maroc, de sa croissance économique et de ses victoires politiques.

3 - Cet entretien, sans doute prépayé, vise l’opinion arabe et l’opinion maghrébine. Il s’agit d’une batterie de constats amers et de contre-vérités, un stratagème construit sur un ensemble de mensonges et de manipulations visant à s’inscrire dans un processus de victimisation. Cela manifeste un embarras certain au regard d’un isolement géostratégique.

Rappelons que Ahmed Attaf était la voix de la radio mille collines de la junte militaire au pouvoir durant la décennie noire. Le diplomate fut alors missionné pour vider de son sens la rencontre de Sant’Egidio à Rome qui avait pour but initial de mettre fin à la violence et de favoriser une réconciliation nationale.

Durant cette émission d’une heure et demie de la chaîne qatarie Al-Jazira, il a évoqué la question du Sahara marocain prétendant que l’Onu n’a jamais accordé “une minute, même pas une seconde” à la solution de ce problème. Ce qui est tout à fait faux et aberrant de la part d’un diplomate. Nous lui rappelons que le Maroc a déposé le contentieux territorial avec l’Espagne depuis 1963 auprès de la commission de décolonisation de l’Onu. Depuis, le royaume n’a cessé de revendiquer son intégrité territoriale suite au démantèlement colonial de l’empire chérifien et au découpage territorial imposé par la France au profit de la création d’un État factice en échange d’énormes concessions exorbitantes rédhibitoires. Un État vassal qui n’a jamais souhaité un règlement réaliste politique, juste et mutuellement acceptable, sur une question qui, au départ, ne le concerne pas dont il s’est emparé abusivement dans un but de politique intérieure pour la survie de son régime totalitaire. Il faut, dés lors, faire du Sahara marocain au Sud-Ouest un arbre qui cache la forêt du grand Sahara marocain oriental spolié au moment des fausses décolonisations en question. D’ailleurs, le Sahara oriental, inclus dans le nouvel État algérien, va demeurer un territoire militaire français comme il l’a toujours été pendant la colonisation. En témoignent l’existence, plusieurs décennies, durant, après l’indépendance de 1962, de bases militaires opérationnelles des Armes spéciales, comprenant tous les corps d’armée français : des bases d’armes nucléaires, biologiques, chimiques, bactériologiques, balistiques et spatiales de la Saoura-Tafilelt à l’Ahaggar-Ajjers. (relire notre article expliquer le Sahara oriental aux nuls et aux faussaires).

Concernant la proposition marocaine de l’autonomie du territoire du Sahara, nous attirons l’attention de monsieur Ahmed Attaf que le droit international souligne que l’autonomie est une solution politique démocratique réaliste faisant partie du principe de l’autodétermination. Ce diplomate passant pour un spécialiste du dossier “depuis 1975” semble pourtant ignorer les rapports des Nations unies.

Dans ce contexte, le Polisario, milice crée de toute pièce, financée et armée par les algériens et les libyens en 1975, s’est transformée, au fur et à mesure de son intégration et assimilation au système politico-militaire maffieux algérien, en une organisation dédiée au banditisme, au crime organisé et au faux jihadisme, encadré au Sahara et au Sahel par son démiurge parrain le DRS (Département du Renseignement et de la Sécurité algérien).

Cette proposition d’autonomie est le résultat de plusieurs interventions internationales afin de sortir la sous-région du blocage et des conséquences de l’instabilité et de l’insécurité. Mais, l’hégémonie de l’oligarchie politico-militaire d’Alger et sa force de nuisance ont fini par sérieusement s’effriter. Ne serait-ce que pour une question de fin de vie. En effet, le régime algérien est désormais en phase terminale sans aucune bouée de secours. Avoir survécu 62 ans relève déjà d’une absurdité défiant l’imagination. Les prémisses de son effondrement apparaissent depuis si longtemps que la fin semble plus proche que jamais.

Ainsi, on est en mesure de s’interroger sur l’objectivité et la neutralité d’un media utilisant des figures journalistiques qui mettent en œuvre des usages peu déontologiques à des fins de travestissement de la réalité d’un système militaire dictatorial honni et banni.

Nous réserverons un espace aux autres questions soulevées par le diplomate dans de prochaines analyses, notamment celles relatives au vide diplomatique algérien dans la zone sahélo-saharienne où seules les structures de renseignements militaires algériennes ont la haute main justifiant le “budget colossal” du MDN algérien selon les propres termes du diplomate. Nous aborderons également les questions relatives aux relations avec l’Espagne, la France, la Turquie et la Russie.

S’agissant de la diplomatie d’un pays militarisé, meurtri et corrompu, figé dans la glaciation du paléolithique ancien, nous appellerons cette série : Chronique d’une doctrine diplomatique obsolète des années 60-70.

Abderrahmane Mekkaoui, politologue et Chekib Abdessalam, essayiste

voir la video de l’entretien sur AlJazira : https://youtu.be/Yd-i-EJYZBw?si=O8YcN1iHgP59Me22

podcast : audio de l'article en français

podcast : audio de l'article en arabe

podcast : audio de l'article en anglais

Attaf the manipulator

Algerian diplomacy or the doctrine of the founding lie

Every time Algerian diplomacy finds itself stuck, isolated on the regional and international scene, it takes refuge on the Aljazira channel with benevolent journalists, Algerian expatriates in the Gulf countries, close to the intelligence services, always ready to send them lifelines and to beautify their image. However, the diplomatic discourse remains a lying, manipulative, demagogic, conspiratorial discourse, frozen for more than sixty years. The occasion of this carefully prepared television interview is aimed at internal Algerian, regional and international opinion, in order to express the concern of the military-political system of Algiers in the face of the changes and mutations that the region is experiencing.

This interview with Mr. Ahmed Attaf, current Minister of Foreign Affairs, given to Mrs. Khadija Bengana, demonstrated three fundamental insights:

1 - The Algerian diplomat’s ignorance of contemporary strategic changes and their dynamics at the African and global level. This ignorance implies a diplomatic discourse articulated around military rhetoric, retrograde, outdated and aggressive.

2 - Despite preparation in advance of this media charade, the interview with an information professional on the areas prohibited for debate and the red lines, indicate that the chosen scenario aims to disfigure the reality of the events and their evolution. The areas addressed by the Algerian diplomat are numerous, revealing an all-round concern and a certain incompetence in the management of diplomatic crises. Among these axes “which create a mental disorder”, according to the Minister of Foreign Affairs, are “Morocco’s achievements in Africa” ​​and “the virtual absence of Algeria on the international scene for fifteen years”, again according to Ahmed Attaf . The Moroccan royal initiative for the opening up of the Sahel countries is the culmination of the diplomat’s embarrassment. It rewards us with real recognition of Morocco’s performance and the trust placed in it by its peers at the international level.

Thus, diplomat and journalist will have shamelessly exhibited on screen their enmity and their jealousy towards Morocco, its economic growth and its political victories.

3 - This interview, undoubtedly prepaid, targets Arab opinion and Maghreb opinion. It is a battery of bitter observations and untruths, a stratagem built on a set of lies and manipulations aimed at being part of a process of victimization. This shows a certain embarrassment with regard to geostrategic isolation.

Remember that Ahmed Attaf was the voice of the thousand hills radio of the military junta in power during the black decade. The diplomat was then tasked with rendering the Sant’Egidio meeting in Rome meaningless, the initial aim of which was to put an end to the violence and promote national reconciliation.

During this hour and a half program on the Qatari channel Al-Jazeera, he raised the issue of the Moroccan Sahara, claiming that the UN has never given “one minute, not even a second” to the solution of this problem. . Which is completely false and aberrant from a diplomat. We remind him that Morocco has filed the territorial dispute with Spain since 1963 with the UN decolonization commission. Since then, the kingdom has continued to claim its territorial integrity following the colonial dismantling of the Shereef empire and the territorial division imposed by France for the benefit of the creation of a fictitious state in exchange for enormous and prohibitive exorbitant concessions. A vassal state which has never desired a realistic political settlement, just and mutually acceptable, on an issue which, initially, does not concern it and which it has abusively seized for internal political purposes for the survival of its regime totalitarian. We must, therefore, make the Moroccan Sahara in the South-West a tree which hides the forest of the great Eastern Moroccan Sahara plundered at the time of the false decolonizations in question. Moreover, the Eastern Sahara, included in the new Algerian state, will remain a French military territory as it always was during colonization. This is evidenced by the existence, lasting several decades, after independence in 1962, of operational military bases for special weapons, including all French army corps: bases for nuclear, biological, chemical, bacteriological, ballistic and from Saoura-Tafilelt to Ahaggar-Ajjers. (reread our article explaining the Eastern Sahara to dummies and counterfeiters).

Concerning the Moroccan proposal for the autonomy of the Sahara territory, we draw the attention of Mr. Ahmed Attaf that international law emphasizes that autonomy is a realistic democratic political solution forming part of the principle of self-determination. This diplomat, considered a specialist on the issue “since 1975”, nevertheless seems to be unaware of the United Nations reports.

In this context, the Polisario, a militia created from scratch, financed and armed by the Algerians and the Libyans in 1975, was transformed, as it was integrated and assimilated into the Algerian mafia politico-military system, into a organization dedicated to banditry, organized crime and false jihadism, supervised in the Sahara and the Sahel by its godfather the DRS (Algerian Department of Intelligence and Security).

This autonomy proposal is the result of several international interventions in order to get the sub-region out of the blockage and the consequences of instability and insecurity. But the hegemony of the political-military oligarchy of Algiers and its nuisance force ended up seriously crumbling. If only for a question of end of life. Indeed, the Algerian regime is now in a terminal phase without any lifeline. To have survived 62 years is already an absurdity defying imagination. The beginnings of its collapse have been apparent for so long that the end seems closer than ever.

Thus, we are able to question the objectivity and neutrality of a media using journalistic figures who implement unethical practices for the purpose of disguising the reality of a hated and banned dictatorial military system. .

We will reserve space for other questions raised by the diplomat in future analyses, in particular those relating to the Algerian diplomatic vacuum in the Sahelo-Saharan zone where only Algerian military intelligence structures have the upper hand justifying the “colossal budget” of the Algerian MDN in the diplomat’s own words. We will also address issues relating to relations with Spain, France, Turkey and Russia.

Concerning the diplomacy of a militarized, battered and corrupt country, frozen in the glaciation of the ancient Paleolithic, we will call this series: Chronicle of an obsolete diplomatic doctrine of the 60s and 70s.

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