Lettre au Conseil de Sécurité

Lettre au Conseil de Sécurité

COORDINATION DES MOUVEMENTS DE L’AZAWAD (CMA)


Cadre Stratégique Permanent pour la Paix, la Sécurité et le Développement

(CSP-PSD) Le président


À
Le président du Conseil de sécurité de l’ONU, S.E. Ambassadeur Linda Thomas- Greenfield, Représentant permanent des États-Unis d’Amérique

N/Référence 004/2023/BE/CSP-PSD Objet : Concernant le transfert des tâches de la MINUSMA


Votre Excellence,


Nous avons écrit au Conseil de sécurité de l'ONU (CSNU) le 28 juin au nom des Mouvements signataires de l'Accord de paix d'Alger de 2015, à savoir la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA) et la Plateforme des Mouvements du 14 Juin d'Alger regroupés au sein le CSP-PSD, sur l'avenir du processus de paix au Mali suite à la demande du gouvernement de transition pour le retrait immédiat de la MINUSMA.

Nous avons exprimé nos vives préoccupations face aux actions qui compromettent les efforts pour atteindre les objectifs de l’Accord, en particulier la poursuite des réformes politiques et institutionnelles et la lutte contre le sous-développement historique de l’Azawad/Nord du Mali.

Nous saluons le fait que le CSNU, une fois de plus, a réitéré le caractère central de l’Accord pour la réalisation d’une paix durable au Mali et l’importance que la Médiation internationale, ainsi que d’autres acteurs régionaux et internationaux, attachent à sa mise en œuvre telle qu’exprimée dans la Résolution 2690 (2023), regrettant néanmoins que la décision de mettre fin au mandat de la MINUSMA ait été prise. Nous partageons les préoccupations exprimées par de nombreux États contributeurs et membres du CSNU concernant la mise en place de mécanismes appropriés pour le transfert des tâches de la MINUSMA, y compris le soutien à l’Accord. Nous notons que la résolution engage le Secrétaire général (SG) à convenir d’un plan de retrait avec le gouvernement de transition qui sera présenté au CSNU d’ici le 15 août.

Il est essentiel que tout arrangement proposé pour soutenir l’Accord après le départ de la MINUSMA soit le résultat d’une consultation transparente, rigoureuse et impartiale avec toutes les Parties signataires.

Votre Excellence, Compte tenu du statut précaire de l’Accord, caractérisé par une absence d’avancées tangibles ces dernières années, sous-tendu par une érosion de la confiance entre les Parties Signataires, nous pensons que la mise en place d’un nouveau Bureau pour le Mali dirigé par un Représentant Spécial après le retrait de la MINUSMA est essentiel pour assurer le soutien et la poursuite des “bons offices” de l’ONU pour le processus de paix. Ce bureau devrait reprendre les responsabilités politiques et de développement de la MINUSMA, qui est basée sur le terrain où se déroule le conflit. Il convient de rappeler que cet arrangement est également conforme aux arrangements qui étaient en place avant la création de la MINUSMA.

Partant du principe que le Bureau de l’ONU a besoin de la confiance de toutes les parties signataires pour remplir efficacement son rôle, il est essentiel qu’il ne soit nommé qu’après une pleine consultation de toutes les parties. Le CSNU doit également veiller à examiner les implications du retrait de la MINUSMA. pour la sécurité et le respect du cessez-le-feu conclu le 23 mai 2014. Le Conseil de sécurité doit être particulièrement attentif aux risques graves et imminents liés à l’éventuel transfert des avoirs actuels de la MINUSMA afin d’éviter de remettre en cause les dispositifs de sécurité garantissant le respect du cessez-le-feu entériné par la signature de l’accord de paix d’Alger en 2015. Toute disposition tendant à modifier le dispositif en vigueur doit être le fruit d’un consensus tripartite.

Compte tenu de l’important déficit prévu dans les actions de développement d’urgence initialement soutenues par la MINUSMA, l’actuel Fonds d’immobilisation de la MINUSMA devrait être transformé en un nouveau fonds des Nations Unies pour l’aide humanitaire et le développement dans le Nord, afin d’assurer un accès continu à cette aide pour nos communautés locales.

En tant que CSP-PSD, nous réitérons notre volonté de travailler avec tous les acteurs humanitaires et de développement dans les zones sous notre contrôle pour assurer la sécurité et faciliter l’accès après le départ de la MINUSMA.

Convaincu qu’une coopération étroite et pragmatique avec toutes les parties signataires reste un impératif, le CSP-PSD réaffirme sa disponibilité à discuter avec la MINUSMA et le CSNU de tous les détails nécessaires au maintien de la stabilité.

Veuillez agréer Madame la Présidente les assurances de ma très haute considération


LE PRÉSIDENT

Alghabbés Ag Intalla

Copié sur :


~ États membres du Conseil de sécurité des Nations Unies J - Le Bureau du Secrétaire Général des Nations Unies - Le Leader de la Médiation Internationale au Mali Alghal Intalla ~ Membres de la Médiation Internationale au Mali
Kidal, le 1er août 2023

Cadre Stratégique Permanant pour la Paix, la Sécurité et le Développement


### (CSP-PSD) *The President*
To
### The President of the UN Security Council, H.E. Ambassador Linda Thomas- Greenfield, Permanent Representative of the United States of America

N/Reference 004/2023/BE/CSP-PSD Subject: Concerning the Transfer of MINUSMA’s Tasks


Your Excellency,


We wrote to the UN Security Council (UNSC) on 28" June on behalf of the Signatory Movements of the 2015 Algiers Peace Agreement, namely the Coordination des Mouvements de ’Azawad (CMA) and Plateforme des Mouvements du 14 Juin d’ Alger grouped within the CSP-PSD, on the future of peace process in Mali following the Transitional Government's request for the immediate withdrawal of MINUSMA.

We expressed our grave concerns about actions that jeopardise efforts to achieve the objectives of the Agreement, in particular the pursuit of political and institutional reforms and the fight against the historic under-development of the Azawad/North of Mali.

We welcome the fact that the UNSC, once again, reiterated the centrality of the Agreement for the achievement of lasting peace in Mali and the importance that the International Mediation, as well as other regional and international actors, attach to its implementation as expressed in Resolution 2690 (2023), regretting nevertheless that the decision to end MINUSMA’s mandate has been taken. We share the concerns expressed by many contributing States and UNSC members regarding the establishment of appropriate mechanisms for the transfer of MINUSMA’’s tasks, including support for the Agreement. We note that the resolution commits the Secretary General (SG) to agree a withdrawal plan with the Transitional Government to be presented to the UNSC by 15" August.

It is vital that any proposed arrangements to support the Agreement after the departure of MINUSMA are the result of transparent, rigorous, and impartial consultation with all the Signatory Parties.

Your Excellency, Given the precarious status of the Agreement, characterised by a lack of tangible progress in recent years, underpinned by an erosion of trust between the Signatory Parties, we believe that the establishment of a new Office for Mali headed by a Special Representative after the withdrawal of MINUSMA is essential to ensure support and the continuation of the UN’s “good offices” for the peace process. This office should take over the political and development responsibilities of MINUSMA, which is based on the ground where the conflict is taking place. Tt should be remembered that this arrangement is also in line with the arrangements that were in place before the establishment of MINUSMA.

Based on the principle that the UN Office requires the confidence of all Signatory Parties to fulfil its role effectively, it is essential that it be appointed only after full consultation with all parties The UNSC must also take care to examine the implications of the withdrawal of MINUSMA for security and respect for the ceasefire agreed on 23 May 2014. The UNSC must pay particular attention to the serious imminent risks associated with the potential transfer of MINUSMA’s current holdings in order to avoid calling into question the security arrangements that guarantee respect for the ceasefire endorsed by the signing of the Algiers Peace Agreement in 2015. Any provision that tends to modify the arrangements in force must be the result of a tripartite consensus.

Given the large projected gap in emergency development actions initially supported by MINUSMA, the current MINUSMA Stal ation Fund should be transformed into a new UN fund for humanitarian aid and development in the North, to ensure continued access to this aid for our local communities.

As CSP-PSD, we reiterate our willingness to work with all humanitarian and development actors in the areas under our control to ensure security and facilitate access after the departure of MINUSMA.

Convinced that close and pragmatic cooperation with all the signatory parties remains an imperative, the CSP-PSD reaffirms its readiness to discuss with MINUSMA and the UNSC all the details necessary to maintain stability.

Please accept Madam President the assurances of my highest consideration


THE PRESIDENT

Alghabbés Ag Intalla

Copied to:

~ Member States of the United Nations Security Council J

  • The Office of the Secretary General of the United Nations
  • The Leader the International Mediation in Mali Alghal Intalla ~ Members of the International Mediation in Mali

Kidal, 1st August 2023

L'Azawad 

wagner


تنسيق حركات أزواد (CMA)

COORDINATION OF AZAWAD MOVEMENTS (CMA)



ONU
conseil-de-securite-onu

voir Conseil de Sécurité des Nations Unies

Voir l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés

Voir Amnesty International fr

UNHCR
amnesty-international


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