Bamako, toujours en violation des Accords de Paix
par Chekib Abdessalam
Alliance contre l’accord d’Alger
Bamako a toujours fait preuve de duplicité quant aux accords de paix et de réconciliation (APR), et finalement ne les aura jamais appliqués.
De coup d’État en coup d’État, Bamako-Kati va instrumentaliser la société civile malienne et ira jusqu’à favoriser la création d’une Alliance contre l’Accord d’Alger. Cet accord qui date de plus de huit ans n’a jamais été la panacée. Mais pour Bamako, il n’est pas question de concéder la moindre parcelle de démocratie et de droits humains aux populations Tamachek, Arabes et Peuls de l’Azawad. Pour Alger, même vision : l’accord n’existe que dans la mesure où il est parainné par Alger qui prétend instrumentaliser le devenir de tout ce qui peut se passer et évoluer au sud de ses frontières coloniales. La seule question qui l’inquiète quelque peu est la question de la pérénité de ses frontières que lui a accordé la France de de Gaulle en échange du nucléaire et du partage du pétrole françalgérien.
Il est donc primordial pour Alger d’instrumentaliser tout accord concernant la Mauritanie, le Mali et le Niger. Mais elle agit pareillement avec la Tunisie et avec la Libye quoique de manière plus sournoise. Quant au Maroc son ennemi préféré, son animosité à son égard lui permet de manipuler sa propre opinion publique, s’il en est dans un pays totalitaire de type soviétique ou de façon Corée d’Afrique du Nord.
Ainsi, les régimes putschistes politico-militaires d’Alger et de Bamako avancent, dans l’ombre ou à visage découvert, main dans la main, un seul ennemi la revendication populaire saharienne. Il s’agit là d’une constante depuis les indépendances organisées et formatées par les puissances coloniales, à l’avantage de ceux qu’elle aura choisi en fonction de ses intérêts et au détriment des autres. Quand bien même ces anciens chouchous se retournent aujourd’hui contre elles du moins en apparence. Lorsque l’on sait que la famille d’Assimi Goïta coule de beaux jours en France comme tant d’autres notables et privilégiés tenant un double language. Pendant que des centaines de milliers de Maliens, essentiellement de la région de Kayes, meurent en mer méditerrannée ou en traversant la Manche quand ils n’ont même pas la chance d’être éboueurs à Paris. On retrouve cette architecture ou algorithme dans tous les pays africains, lusophones, francophones, anglophones, hispanophones ou autres. Au moyen-orient à la suite des accords Sikes-Picot, idem, indépendances construites, formatées et post-indépendances problématiques en raison de l’instabilité permanente, de la corruption endémiques et des guerres destructrices et meurtrières. Ces API ou interfaces de programmation d’application, on le voit désormais clairement, ont aujourd’hui le plus grand mal à se mettre à jour.
Le logiciel Accord d’Alger, réexaminé à la lumière des événements qui ont marqué les dernières années, apparait clairement buggué d’autant qu’il s’agit d’un logiciel verrouillé peu regardant, trés permissif. Il ne tient compte ni des droits humains fondamentaux, ni des libertés individuelles et collectives des habitants de l’Azawad qui sont finalement mis en péril, victimes de crimes de guerre et en danger d’extermination.
Quelque soit X, l’Accord d’Alger est décidément bel et bien mort de sa plus belle mort. Au regard des centaines de victimes quasi quotidiennes et des milliers d’orphelins, il est indécent de parler d’accord. Il s’agit du plus grand désaccord jamais connu au Sahel. Les instruments se sont désaccordés.
Azawad
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