Immersion au camp de réfugiés de Mbera

par Wandey AG AHMED

Le camp de l’oubli et de la résistance

J’ai passé les fêtes de fin d’année en immersion totale au camp de réfugiés de Mbera en Mauritanie, l’un des plus grands et les plus impressionnants en Afrique, situé à 1400 km de la capitale, dans une zone aride et très pauvre.

C’était ma manière de me rappeler pourquoi j’ai choisi mon métier et ma vocation d’humanitaire en plus de revoir des êtres qui me sont très chers que je n’ai pas vu depuis des années.

Ce camp datant de 2012 accueillait 50.000 personnes a triplé ces derniers mois pour tutoyer les 150.000 âmes au gré des bombardements par drone des éléments de Wagner au Mali et à l’assassinat reportés de civils.

Wagner fut le seul sujet dans la bouche de toutes les personnes rencontrées, tantôt abordé avec tristesse, tantôt avec humour mais dans tous les cas dans une ambiance morose d’exil sans aucune visibilité ni sur la paix ni sur le retour.

J’ai pu constater le nombre de malades sans assistance, d’enfants abandonnés à eux mêmes sans école et encore je n’ai pas tout vu.

Le système mauritanien qui fait des efforts colossaux d’accueil pour absorber les besoins des humains comme du bétail est totalement saturé, à genou. Les nouveaux arrivants ne pourront pas survivre plus de deux mois avec le peu de ressources qu’ils ont apporté avec eux. Là viendront les conséquences des épidémies et les morts certaines, triste sort pour des nomades qui fuient justement la mort.

Là où l’Ukraine et Gaza mobilisent l’attention du monde, des milliers de personnes cumulent de jour en jour dans des camps au Sahel et souffrent dans l’oubli avec peu d’assistance.

Ceci est un appel et un rappel pour eux !

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témoignage en image

Immersion in the Mbera refugee camp

I spent the end of year holidays in total immersion at the Mbera refugee camp in Mauritania, one of the largest and most impressive in Africa, located 1400 km from the capital, in an arid and very poor. It was my way of remembering why I chose my profession and my vocation as a humanitarian in addition to seeing again people who are very dear to me whom I have not seen for years.
This camp dating from 2012 welcomed 50,000 people and has tripled in recent months to 150,000 souls following the drone bombings of Wagner’s elements in Mali and the reported assassinations of civilians.
Wagner was the only subject on the lips of all the people met, sometimes addressed with sadness, sometimes with humor but in all cases in a gloomy atmosphere of exile without any visibility either on peace or on return.

I was able to see the number of sick people without assistance, of children abandoned to their own devices without school and even then I did not see everything.
The Mauritanian system, which is making colossal reception efforts to absorb the needs of humans and livestock, is totally saturated and on its knees. The new arrivals will not be able to survive more than two months with the few resources they brought with them. There will come the consequences of epidemics and certain deaths, a sad fate for nomads who are fleeing death.

Where Ukraine and Gaza capture the world’s attention, thousands of people are accumulating day by day in camps in the Sahel and suffering in oblivion with little assistance.
This is a call and a reminder for them!

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