Mali, 18 juin 2023 référendum constitutionnel de plaisanterie

Mali, 18 juin 2023 référendum constitutionnel de plaisanterie

Mali, 18 juin 2023 référendum constitutionnel de plaisanterie


SOMMAIRE

La loi du KKB

La pauvreté durable

Le rappel des Anciens

Circuit touristique de la république du Soudan occidental à Montreuil

Retour au paradis en Azawad et au Macina

Aprés le référendum, ONU et CPI


La loi du KKB

Mali-Azawad-Macina, la pseudo constitution de KKB, Kati-Koulikoro-Bamako à l’ordre du jour. Par décret d’un colonel de Transition, un référendum est prévu le 18 juin prochain pour l’adoption éventuelle d’une Constitution au Mali. Une loi fondamentale, encore ? Une nouvelle loi fondamentale, une Constitution, encore une Constitution, par qui et pour qui, s’il vous plait, s’interroge-t-on ? Pour renforcer le pouvoir de qui ?

Les Maliens sont appelés aux urnes. Quels Maliens ? Quelles urnes ?

Sous-développement endémique, sous-alimentation et dépendance des populations vis à vis des organismes non gouvernementaux d’aide humanitaire, ceux qui restent encore malgré un terrorisme Aqmi, Ansardine, EIGS, Jnim, etc, toujours renaissant de fabrication DRS (Direction du Renseignement et de la Sécurité de l’armée algérienne, Anp), laquelle aide humanitaire se retrouve depuis toujours dans les arrières-boutiques d’un gouverneur ou de sa madame mercantile. Santé, transport, éducation, agriculture, énergie, des secteurs entiers moribonds, y compris ceux autrefois prospères, avant le basculement des années 70-80, font que la situation ne fait qu’empirer chaque jour, année, décennie, qui passent.

La pauvreté durable

On appelle ça la pauvreté durable ou le roman national de la faim, de la honte et de l’exode mais aussi le livre de la corruption, du génocide et de l’impunité inhérents à toute dictature militaire bananière. Les discours mensongers ou outranciers n’y feront rien. Chassez le naturel post-colonial, il revient au galop. Oui, car il n’est pas l’héritier des sociétés traditionnelles ancestrales malgré les allégations politiciennes diverses en manque de légitimité et malgré le complotisme de première main qui sévit en haut lieu dit de « Transition ». Les vendeurs de rêves et de cauchemars coiffés de bérets se révèlent de piètres stratèges obligés de se vendre à Wagner : une SMP, société militaire privée, qui recrute en milieu carcéral, dans le milieu du banditisme, du lumpen-prolétariat et des arrivistes prêts à tuer leur propre mère pour un dollar de plus ou de moins.

Paralèllement, les divers mouvements Yerewolo, Debout-sur-les-remparts, et autres milices populistes sectaires ou racistes telles que les traîtres en bazin riche, les Ganda koy et autres …-Koy du Mali ou du Niger, des Chasseurs, des Tueurs d’hypopotammes, faisant piètrement les gros bras le long des rives ou engloutis par les flots lorsque la crue, l’animal, ou le courant, sont bien plus forts. Ces divers mouvements, populistes mais toujours minoritaires, auront fait office de véritables groupes de mercenaires locaux toujours favorisés par Bamako depuis 63 ans.

Le rappel des Anciens

De 1712 à 1862, le petit royaume local bambara ou bamanan un petit temps autour de Ségou va offrir le spectacle navrant d’un siècle et demi de coups d’États inauguré par Mamari Biton Koulibaly, voir à ce sujet l’intéressant ouvrage de Lilyan Kesteloot : Mamary Biton Koulibaly, Histoire d’un coup d’État, Collection Africa is beautiful, éditions Alfabarre, Paris, ISBN 978-2-35759-009-0, 2010. Ce royaume exsangue est promptement défait par le héros africain Elhaj Omar Tall qui s’empare de Ségou et combat la colonisation européenne de l’Afrique. Classés patrimoine mondial, les manuscrits de Tombouctou en témoignent. On comprend dés lors pourquoi les Bambaras vont être choisis par la France coloniale dès son arrivée. En effet, elle va les intégrer aux Tirailleurs africains qui accompagneront entre autres les celèbres colonnes de Faidherbe, Voulet-Chanoine. Ces Tirailleurs composeront le gros des troupes coloniales et seront les meurtriers et destructeurs les plus zélés lors de la prise de Tombouctou, de l’Azaouad, de la région de Ménaka, de la fameuse bataille d’Ader-Ambouken défendue par Fihroune et les guerriers héroïques tamacheks. Même méthodes, mêmes personnes utilisées lors de la conquête du Nord de l’Afrique au 19e siècle (tirailleurs, incendies, enfumades, décapitations, etc). C’est donc certainement avec délectation que la puissance coloniale française se retirant en apparence va mettre au pouvoir à Bamako ses anciens supplétifs assistés par les chasseurs des berges du fleuve à l’Est qui, eux, seront portés au pouvoir au Niger en remerciement pour services rendus à la puissance coloniale (voir saga de Seyni Kountché). Aujourd’hui, comme en Algérie avec les « DAF », (faux) déserteurs de l’armée française, qui s’empareront de l’ANP, armée algérienne, en s’alliant avec différents clans mafieux politico-militaires, mêmes scenarii chez d’autres voisins.

Circuit touristique de la république du Soudan occidental à Montreuil

Dans ces conditions, nous ne pouvons faire l’impasse de 63 ans d’usurpation impitoyable de minorités sans scrupules d’aventuriers au pouvoir par la force et par le mensonge. Bien sûr les régions mandingues, et non pas bambaras, du Sud-Ouest du pays, principalement de la région de Kayes sont, aussi, au premier rang, les victimes de ce système bananier qui sévit dans ce « Mali », pure création ou progéniture de l’Afrique occidentale française anciennement appelée Soudan français. Ainsi, depuis l’indépendance de la république du Soudan Occidental, les Mandingues seront, eux-aussi, soit écartés du pouvoir par les Bamanan ou Bambaras, soit poussés à l’immigration massive vers la métropole coloniale. Le circuit touristique au-delà des déserts et des mers, a cela d’original que ni l’aller, ni la traversée de la Méditerranée, ni l’arrivée, ni le retour, ne sont garantis.

Si le régime du colonel Assimi Goïta, et autre colonel Abdoulaye Maïga, comme ceux qui les ont précédés, avaient réellement la moindre fierté ou volonté de réparation des dégâts de l’histoire, de la corruption et des militaires, ils ne manqueraient pas de rapatrier sur le champ les millions de Maliens qui servent d’éboueurs et d’esclaves modernes clandestins ou semi-clandestins en France, à Montreuil, et dans d’autres pays d’Europe et du monde, sans oublier les étudiants maliens livrés à la précarité à travers le monde. Tout le reste n’est que blablabla.

Retour au paradis en Azawad et au Macina

En conclusion, suite à 63 ans de crimes et de vols en Azaouad, au Macina et dans tout le pays, après tant d’élections truquées, tant de détournements, tant de destructions du tissu économique et social, tant de répressions, tant de fanfaronnades, tant de manigances et de complots, de droits bafoués, tant de dénis de justice, tant de spéculations, tant de palabres, tant de fanfaronnerie et tant de bazins cache-misère ou de techlig akerbay, pantalon déchirés, d’orphelins, tant de mamans en pleurs, ou, après avoir été mises à genoux, portant leur enfant dans le dos, tuées d’une balle dans le dos, et tant d’adolescents assassinés puis une fois pris pour morts qui ont le crâne fracassé par de gros blocs de pierre jetés à bout portant par les Famas, après 63 ans de grandes déclarations révolutionnaires, après tout cela, pensez-vous être crédibles en fabricant de toute pièce un soit disant stratagème de référendum et de constitution ? Reste-t-il encore un enfant, une grand-mère ou un vieillard qui soit dupe de la tromperie sur cette terre ?

L’ère de l’héritage des superstructures néo-coloniales opérationnelles et des grands menteurs arrive à sa fin. Vous ne pouvez plus faire autrement que d’utiliser la force brutale, la violence inhumaine, la corruption, l’arbitraire et les miliciens, Wagner, faux jihadistes et divers, pour rester au pouvoir. Dans cette conjoncture politique qui vous est en réalité fort défavorable, le carnaval et la mise en scène constitution-référendum-élections n’est que de la poudre au yeux qui vous aveugle. 18 juin 1815, bataille de Waterloo, l’Appel du 18 juin certainement pas, la forfanterie du 18 juin 2023, bien sûr, les résultats d’un référendum dans un pays qui ne contrôle pas 70% du territoire usurpé sont connus d’avance.

Aprés le référendum, ONU et CPI

Le vent de sable qui vous perdra et la crue qui vous emportera, ne sont plus très loin. Après les massacres, viennent les rapports de l’ONU. Après les rapports de l’ONU, viennent les condamnations de la CPI. Après les massacres de Moura en 2022 ou en 2023 de Ménaka, de Niono, d’Adjora par l’aviation malienne, les Famas et Wagner, après le crime, l’expiation. Ne confondons pas crime, civils innocents et châtiment, feu du ciel, guerre et paix.


massacre-moura-famas
carte de l'Azaouad
amnesty-international
lidh-france
acled
The Armed Conflict Location & Event Data Project (ACLED)

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