Mali, 18 juin 2023, référendum sans surprise

Mali, 18 juin 2023, référendum sans surprise

Référendum constitutionnel de plaisanterie

Le contexte

La loi de la jungle partout : le “Kati-Koulikoro-Bamako” klashnikov, cagoule, yerewolo et pauvreté durable en étendard.

Une organisation parfaite

Pas de véritable concertation préalable en dehors des salons et des annexes du pouvoir putschiste, pouvoirs du président renforcés, amnistie pour les fomenteurs et auteurs de coups d’État dans le passé - au demeurant fort nombreux toujours impunis -, on assiste donc à une tentative de pseudo légitimation du Coup d’État en soi, érigé quasiment à l’état de concept doctrinaire, pas d’observateurs indépendants, pas de procédures et de matériel électoral fiable et homogène, une annonce d’un oui massif déjà faite dans les jours qui précèdent le référendum, des manifestations, elles, pour le moins massives, se déroulent dans la rue qui proclame le non, on est toujours dans un schéma de république bananière tropicale ou à l’algérienne, à la tunisienne ou à l’égyptienne, voir à la chilienne avec moins de rigueur.

Bien sûr nous ne ferons pas l’économie des cris de victoire mensongers de gorges chaudes qui exhultent déjà. Avant proclamation des résultats ou pas, peu importe.

Bien sûr on agite toujours la menace terroriste des faux jihadistes de l’ANP-DRS, il faut bien qu’elle serve à quelque chose.

Au-delà de la faillite de l’État-nation

Si tout ce tintamarre ne se déroulait pas sur fond tragique de génocide à petit feu de l’Azawad et du Macina, et sur fond de misère atroce des petits et des humbles, dans un des pays les plus pauvres de la planète dont une grande partie de la population - surtout celle du Sud-Ouest et de Kayes - dépend des quelques euros de western union envoyés par les travailleurs ou les éboueurs maliens de Paris, de Marseille, et autres mégalopoles européennes dont le vote sera comme d’habitude confisqué, travesti ou empêché. Sinon, il faut se contenter de vivre de mendicité pour survivre. Les autres se contenteront de la charité internationale de quelque Ong ou du HCR dans des camps de réfugiés de la sous-région. Merci Bamako.

Aprés les coups d’État militaires à répétition, assisterons-nous peut-être à un coup d’État institutionalisé ? Il nous reste encore les yeux pour pleurer quand les coeurs ne se sont pas asséchés. Voter oui, voter non, le nec plus ultra, la panacée. Où sont les sages, Ahmed Baba, Cadi Ayad ? où sont les Silamaka, Alaji et “le bel hivernage sans grondements ni éclats de tonnerre… la récolte sans balle ni démangeaisons” (extrait de Silamaka et Amirou Goundaka) ? Où sont les griots, la takamba et les tihardant ? Chantent-ils toujours de grands héros, la justice et la paix ? Autrefois pays d’hommes intègres, aujourd’hui pays d’usurpateurs, de tyrans, de barbares et de faussaires tous impunis. Ce sont eux qui organisent le référendum. Il est fort probable que les bourreaux se chargeront du dépouillement. Merci Bamako.


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The Armed Conflict Location & Event Data Project (ACLED)

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