Niamey, Coup d'État militaire revendiqué

par Chekib Abdessalam

Coup d’État revendiqué

À Niamey, la malédiction militaire a encore frappé. Les putschistes viennent d’annoncer et de revendiquer un coup d’État à la RTN, télévision du Niger. Ils se revendiquent d’un comité national de salut de la patrie, CNSP.

DERNIERE MINUTE : 3 COMMUNIQUÉS

Les putschistes par la voix du colonel-major Amadou Abdramane font connaître de la réalité de leur prise du pouvoir. En effet, le colonel-major Amadou Abdramane lit 3 communiqués.

En substance, il annonce que les institutions sont dissoutes, les frontières fermées et le couvre-feu instauré par les FDS (Forces de Sécurité et de Défense) réunies au sein du CNSP. Le coup d’État est justifié par " la dégradation de la situation militaire, la mauvaise gouvernance économique et sociale “. Le colonel réaffirme " les engagements souscrits par le Niger “. Enfin, il tente de rassurer les communautés nationale et internationale “par rapport au respect de l’intégrité physique et morale des autorités déchues”. Ce premier communiqué est signé “le président du CNSP”.

Institutions suspendues, frontières fermées, couvre-feu

Dans les deuxième et troisièmes communiqués, le chef des putschistes annonce la dissolution des institutions de la septième république, la fermeture des frontières et l’instauration d’un couvre-feu. Les FDS assurent désormais la gestion et le controle des institutions et de l’État. Les frontières terrestres et aériennes sont fermées. Le couvre-feu est instauré sur tout le territoire national de 22h à 5h “jusqu’à nouvel ordre”.

Situation instable

Aprés les manifestations importantes de soutien au président Mohamed Bazoum et en faveur du respect de l’État de droit qui ont eu lieu en fin d’aprés-midi, la situation demeure encore instable. D’autant que les manifestants ont été dispersés aux abords du palais présidentiel par des tirs de la garde nationale. Désormais les observateurs attendent les prochains développement de la situation sur le terrain.

Les choses s’éclairciront bientôt car il est encore trop tôt pour pouvoir connaître des tenants et aboutissants de ce putsch. Tout comme au Mali, décidément la vie politique du pays aura été rythmée par les coups d’États et les tentatives de coups d’État depuis les indépendances coloniales.

En attendant, les uns et les autres donnent libre cours à mille et une supputations souvent fantaisistes sur les réseaux sociaux, parfois même ils donnent libre cours à leurs passion voir à la haine qu’engendrent toutes les assertions et affirmations divulguées par des démaguogues sans scrupule ou profitant de la désinformation du citoyen lambda.

Certains s’interrogent : qui sera le prochain président en Afrique, la bonne question serait quel sera le prochain coup d’État en Afrique ? Les pronostics sont ouverts. Décidément, l’Afrique des indépendances coloniales a mal à ses semblant d’institutions. Coups de force, corruption, le ver est dans le fruit. Mais ne nous méprenons pas quantité de pays, riches et moins riches, issus de la colonisation et des pseudos révolutions de pacotille des années 60-70, sont dans ce cas.

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